Le troisième et avant-dernier cycle musical “Jazz d'ailleurs” a débuté samedi pour prendre fin aujourd'hui. Entrant dans la programmation artistique de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel “Des racines et des airs”, ce rendez-vous, comme l'indique son intitulé, réunit trois virtuoses de la musique jazz : Fawzi Chekili, Philippe Catherine et la formation Sakesho. Des univers différents qui se partagent une passion commune : la musique. La première soirée a été un concert de jazz made in Maghreb, plus précisément de Tunisie avec l'artiste international Fawzi Chekili et son groupe composé de six musiciens, qui se sont produits devant une assistance peu nombreuse (en raison du match de l'équipe nationale), mais qui restait attentive à la musique de l'artiste. Le programme de cette soirée était original dans sa composition. Une base jazz avec des “intrusions” orientales. Une manière de dire que le jazz maghrébin existe bel et bien. Des créations originales extraites de son album Touyour El-Fejr (les oiseaux de l'aube) sorti en 2010. Des mélodies entraînantes que la puissance du luth et du violon vient caresser, aidée en cela par la batterie et la basse qui rappellent la base jazz. Une orchestration qui va du blues aux mouachahate, en passant par le swing. Une harmonie mélodieuse des styles. Certaines des pièces jouées se basaient sur un mouvement oriental d'alternance qui est mis en évidence par le violon et le luth, rappelant ce patrimoine musical arabo-andalou, inspirant à l'assistance des sonorités et des mélodies maghrébines “familières”, enveloppées de ce doux voile jazzy. Le génie musical de Fawzi Chekili arrive à allier les genres, s'inspirant de sa culture tunisienne. C'est le cas avec sa composition Sabah jedid (un nouveau matin) qui repose sur les belles paroles d'un poème d'Abou El-Kacem Echebbi… C'est avec ce genre de pièces que le jazzman confirme l'existence d'un jazz qui prend ses racines de la culture musicale maghrébine. La musique de Fawzi Chekili s'illustre par des compositions d'ambiance, très douces, que “des expressions vocales discrètes” viennent agrémenter, créant une atmosphère feutrée, voire intimiste. Ce mélange des genres et des instruments qu'accompagne l'expression vocale de la pianiste prouve encore une fois que le jazz est un langage musical universel, quelle que soit l'approche. A I