Depuis sa création en 1964, la Foire internationale d'Alger a été le plus important événement économique du pays et le baromètre de l'économie nationale. Plus encore, c'était aussi un événement culturel de par la somme d'animations qui gravitaient autour de la manifestation. Durant des décennies, la FIA représentait la fenêtre par laquelle les Algériens découvraient des produits qui leur étaient inaccessibles. La FIA était plus qu'une foire. C'était une institution. Aujourd'hui, la FIA est toujours là. Mais beaucoup de choses ont changé. La FIA n'est plus ce qu'elle était. Même si le ministre du Commerce affirme que la FIA est “la plus importante manifestation économique en Algérie” et que “la manifestation s'est développée vers le mieux”, force est de constater que les chiffres indiquent autre chose. Il y a certes des entreprises autant nationales qu'étrangères qui restent fidèles à la FIA, mais l'analyse des chiffres de la participation des dernières années souligne le net recul de cette dernière. Il faut dire que sur les cinq dernières années, le nombre des exposants est en diminution. La 40e édition qui s'est tenue en 2007 a vu la participation de près de 1592 exposants, dont 526 nationaux et 1021 sociétés étrangères représentant 41 pays. Deux années plus tard, la 42e édition a vu la participation de 1317 entreprises dont 870 étrangères représentant 42 pays et 447 nationaux. Le chiffre est descendu lors de la 43e édition à 1200 entreprises, soit 835 sociétés étrangères de 40 pays et 368 entreprises algériennes. L'édition de 2011 a pour sa part enregistré la participation de 565 firmes étrangères de 33 pays et 470 exposants nationaux. Avec l'ouverture du marché algérien, la FIA aurait dû être convoitée par de nombreux entrepreneurs et industriels nationaux et étrangers. Mais tel n'est pas le cas. La manne financière de l'Algérie continue d'attirer des entrepreneurs étrangers de tous horizons. Mais ces dernières années, le circuit adopté par ces derniers est plutôt la multitude de salons spécialisés créés justement dans sillage de la FIA. La tendance était à la segmentation des thématiques. L'on citera notamment Batimatec, le salon de l'auto, Djazagro, Algérie industrie, etc. La professionnalisation des salons vise à créer de meilleures conditions pour réaliser des partenariats nationaux et étrangers. Cela permet également une régionalisation des salons pour valoriser plusieurs régions à travers l'organisation d'événements économiques. Tout cela a fait que la FIA sous sa forme de toujours séduit de moins en moins les sociétés qui préfèrent cibler leurs clients et nouer les contacts spécialisés dans leurs activités, au lieu d'être noyées dans un salon plurisectoriel.