C'est dans le cadre de la célébration de la Journée nationale de l'artiste et à l'initiative de Ballade littéraire, ligue des arts dramatique, qu'un vibrant hommage sera rendu aujourd'hui, à partir de 14h30, aux défunts Azzeddine Medjoubi et Boubekeur Makhoukh au théâtre régional de Béjaïa Malek-Bouguermouh. La cérémonie consiste en une exposition picturale réunissant les artistes plasticiens M. Ghedjati, L. Zaouche, A. Mehdi. La sculpture et le cuivre seront respectivement représentés par N. Lounis et N. Bendjebara. Il y aura également une exposition de photographies intitulée “Contre l'oubli”. à 18h, une représentation théâtrale de Hafila tassir de l'écrivain égyptien Ihsen Abdelqadous, adaptée par feu Boubekeur Makhoukh et interprétée par Bachir Lallali. Boubekeur Makhoukh, dit “Bob”, natif de Tifilkout (Illiten) en 1954, est considéré comme “un monument du théâtre algérien et international”. Le dramaturge a grandi à Annaba. L'on répète que “les Annabis et les Béjaouis se souviennent toujours de l'inaltérabilité de sa grandeur, du sérieux et des convictions avec lesquelles il réalisait ses travaux, en personne très discrète”. Bob travaillait dans plusieurs langues (berbère, arabe algérien, anglais, français, italien...). Les Mercenaires de Laâdi Flici fut sa première adaptation en 1978, suivie, en 1984, par Hafila tassir de l'égyptien Ihsen Abdelqadous, mise en scène par Ziani Cherif Ayad et interprétée par Azzeddine Medjoubi. Il sera ravi aux siens et aux planches le 5 juillet 1988 en France suite à une longue maladie. Azzeddine Medjoubi (1945-1995), quant à lui, n'est pas à présenter. Mais juste pour rappel, il était “cette voix de stentor qui l'a imposé d'abord à la radio”, et cet homme qui a vite conquis le cœur du grand public à la faveur de la diffusion par la télévision nationale de cette même production théâtrale. Il a joué dans nombre de pièces de théâtre au TNA, dont Bab el foutouh, La bonne âme de Se-Tchouan de Bertol Brecht, les Bas-fonds de M. Gorki, et dirigé dans les années 1980, nous dit Mourad Sakhri, Ziani Cherif Ayad et M'hammed Benguettaf dans Ghabou Lefkar, sa première mise en scène. Nommé directeur du TNA en 1994, Azzeddine fut assassiné par balles le 13 février 1995 aux portes de ce théâtre. C'était au lendemain du décès par maladie de l'écrivain algérien Rachid Mimouni.