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En parallèle avec la Journée nationale des pharmaciens d'officine qui se tiendra le 14 juin 2012 à Oran Comment remettre de l'ordre dans la pharmacie algérienne ?
Que vont devenir les 30 000 étudiants en pharmacie à l'échelle nationale ? Le devenir de ces futurs pharmaciens est fortement compromis. En effet, avec la multiplication des universités dans le pays et l'augmentation sensible du nombre d'étudiants, qui est passé de 1 000 au lendemain de l'Indépendance pour atteindre actuellement 1 300 000 étudiants, et les difficultés pour trouver des débouchés dans le monde du travail, les autorités de l'université algérienne ont établi des moyennes pour endiguer la forte demande qui cible la spécialité de pharmacie. Outre les départements d'Alger, d'Oran, de Constantine et d'Annaba, l'ouverture, ou plutôt l'implantation de nouveaux points de pharmacie, à Sidi Bel-Abbès et Tlemcen en 1999 à poussé le Conseil de l'ordre médical à monter au créneau pour justement attirer l'attention des pouvoirs publics sur une décision plus qu'arbitraire, voire irréfléchie. D'ailleurs, selon les normes internationales, une officine doit pourvoir aux besoins de 5 000 habitants, et vu le nombre d'officines existantes (48 000 en Algérie), le marché pharmaceutique est amplement saturé, d'où la question qui reste posée : pourquoi former des pharmaciens qui ne pourront pas exercer ? Pour situer le problème de la pharmacie algérienne dans ce contexte, permettez-moi de donner un aperçu de la situation de la profession : plus d'un millier de pharmaciens exercent en Algérie. Je citerai quelques exemples pour illustrer les difficultés qui existent actuellement pour les jeunes pharmaciens pour affronter leur métier. 100 pharmaciens activent illégalement sur le territoire national, d'où fermeture d'une cinquantaine de pharmacies privées en raison de violations juridiques, notamment la location des diplômes et la délivrance médicamenteuse sans prescription médicale. L'ouverture anarchique des pharmacies privées commence à inquiéter les confrères et les consœurs à Oran. Le nombre de pharmacies se multiplie par rapport au nombre normalisé. Les spécialistes du médicament comptent traduire en justice les nouvelles pharmacies ouvertes sans autorisation préalable selon la déontologie, et dont les pharmaciens seront sanctionnés pour exercice illégal de la pharmacie, alors que la direction de la santé publique continue à signer des autorisations pour ouverture sans consultation des instances spécialisées et concernées. Aucune répartition géographique n'est respectée au centre-ville d'Oran. À titre d'exemple, plusieurs pharmacies sont accolées au CHU d'Oran, alors que la ville compte 685 000 résidents mais qui disposent de 300 pharmacies, plus que le double par rapport à ce qui est prévu par la loi. Le non-respect des officines durant les gardes de nuit depuis les années 1990, avec la diffusion à la dernière minute du tableau de garde, les pharmaciens installés sont appelés à réformer l'arrêté de 1997, devenu pratiquement “obsolète”, et qui devra bien être corrigé pour s'adapter aux différentes situations géographiques d'une manière raisonnable. Une administration qui octroie des accréditations aux diplômés sortants des départements de pharmacie sans concertation avec les instances concernées et le corps enseignant spécialiste en pharmacie. Le corps pharmaceutique algérien revendique le maintien de l'indépendance des Conseils de l'ordre et l'aspect exécutoire de ses décisions, ainsi que l'obligation des inscriptions au tableau de déontologie médicale. D'où l'importance du débat scientifique aujourd'hui sur le médicament générique où le pharmacien algérien est directement impliqué. Triste façon de rendre espoir aux lauréats du baccalauréat ! Y. D.