Résumé : Yamina profite de l'absence de la famille pour se mettre à l'aise. Elle sort pour mieux connaître le quartier et dans l'espoir de faire connaissance avec des gens. Elle remarque une vieille dame et l'aide à traverser la rue. Celle-ci l'invite à prendre le thé... Yamina ne tardera pas chez Josette. Juste le temps de prendre le thé ensemble puis de lui laver la vaisselle. Le lendemain et les jours suivants, elles se voient encore au jardin. Au cinquième jour, Yamina est surprise et inquiète de ne pas l'y trouver. Ayant quelques repères, elle se rend chez elle. Josette n'est pas bien. Elle a passé une très mauvaise nuit et elle n'a pas pu sortir de chez elle, même si elle en meurt d'envie. Josette n'en a pas la force. Je suis bien heureuse de te revoir ! Je me faisais du souci, dit la jeune fille. Est-ce que vous allez bien ? Josette lui rappelle, sans sourire, sa maladie chronique et son âge avancé. Elle a plus de soixante-dix ans. Avec mon diabète et mon rhumatisme, je n'en ai plus pour longtemps, ajoute-t-elle après avoir soupiré. Je suis touchée par ta gentillesse... Le jardin public n'est pas un bon endroit pour toi ! Il n'y a que des vieux et des pigeons... Tu n'as rien d'autre à faire ? Hélas non, avoue-t-elle. Je cherche du travail... Ne me dis pas que tu veux t'occuper d'une personne âgée et malade ? réplique Josette, visiblement déçue quand elle hoche la tête. Pourquoi ? Tu es si jeune, tu devrais penser à terminer tes études dans ton pays, lui conseille-t-elle. Tu as toute la vie pour travailler ! Je ne veux pas retourner en Algérie, lui confie Yamina. Je ne peux pas... Pourquoi ? Tu n'as plus de famille... Oui... La vieille dame la croit et prend sa main. J'aimerais t'aider mais tu sais qu'il n'est pas facile de vivre sans papiers... Ici, ils sont très sévères ! Si tu te fais attraper, ils t'expulseront ! Tu n'auras plus droit de séjour ici. Mais si je réussis à échapper à la police, je pourrais vivre ici, m'occuper de vous comme si vous étiez ma mère, dit Yamina. Je me ferais discrète, je vous le jure ! Si mes enfants te surprennent, tu peux être certaine qu'ils te dénonceront, l'avertit Josette. S'il ne tenait qu'à moi, je te garderais ici, mais ce serait prendre un gros risque où tu serais l'unique perdante ! Au point où j'en suis, je n'ai plus rien à perdre... Vous voulez bien de moi ? J'aimerais bien mais ma pension ne me permet pas de pouvoir prendre une aide à domicile, dit la dame. Ce n'est pas l'envie qui me manque ! Je me contenterais de peu, la rassure Yamina, manquant de se mettre à genoux. Je vous jure de ne jamais vous décevoir... Je ferais tout comme vous voulez ! Josette lui demande un temps de réflexion. Elle veut en parler à se enfants d'abord. Yamina retourne au pavillon, angoissée. Elle a la désagréable surprise de trouver Nadia et les enfants de retour. Elle pâlit d'un coup en les voyant. Ils n'ont pas supporté d'être séparés de toi, lui confie-t-elle. Ils t'imaginaient malade et clouée au lit ! La jeune fille, malgré sa mauvaise humeur, en est très touchée. Sara et Badredine l'ont toujours aimée. Depuis trois ans, ils ne se sont jamais séparés. Le cœur serré, elle se dit qu'ils devront se faire à leur séparation. Car, même sans l'aide de Josette, elle n'a pas l'intention de rentrer au pays... (À suivre ) A. K. Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus : [email protected]