L'implication, la passion et l'ouverture d'esprit sont présents pour la cinquième année consécutive au Festival international de la littérature et du livre de jeunesse, qui prendra fin samedi prochain. Dans le but de rapprocher “le livre de l'enfant", quatre ateliers portant sur des thèmes différents sont proposés aux artistes en herbe, tous les jours de 16h à 21h, au niveau du village du Feliv (esplanade Riadh El-Feth), ainsi qu'à Bordj El-Kiffan (Alger), Batna et Sidi Bel-Abbès. Ces ateliers placent les enfants dans une ambiance conviviale, ce qui leur permet de libérer leur imaginaire – comme le signale d'ailleurs le slogan du festival. C'est dans une ambiance conviviale et pleine de magie que nous avons retrouvé les enfants à l'esplanade de Riadh El-Feth, s'affairant à dessiner, à écouter des contes, ou à apprendre à fabriquer des objets. Ces activités ludiques et constructives leur permettant de découvrir l'univers de la lecture. Ces ateliers composés en quatre mondes sont tenus par de jeunes bénévoles, étudiants à l'école des beaux- arts, artistes confirmés ou simples artistes amateurs. Ces formations offrent la possibilité aux bouts de chou d'éveiller leurs sens et faire naître un don caché pour les arts, et ce, tout en s'amusant. Le Monde de la lecture est “un atelier de peinture et de dessin. Notre travail est de les initier à la lecture", a indiqué Joe Okitawonya, artiste peintre et responsable de l'atelier. D'ailleurs, il travaille sur le principe de laisser “les enfants réaliser leurs dessins librement. Nous sommes ici seulement pour les aider et les orienter", a-t-il précisé. Un grand nombre de dessinateurs en herbe, âgés de 2 à 15 ans, étaient présents au stand. Concentrés et méticuleux dans leur travail, ces apprentis semblaient déconnectés de la réalité, plongés dans leurs œuvres. Des dizaines de dessins étaient accrochés. Ils reflétaient la réalité des enfants, l'environnement et la société dans laquelle ils évoluent. “Nous avons plusieurs créations sur les maisons, je pense que cela est dû à la crise du logement que connaît le pays", a ironisé notre interlocuteur. En outre, le monde de la lecture a changé sa méthode par rapport aux autres éditions : “Nous n'organisons plus de concours. Nous remettrons seulement discrètement un cadeau au meilleur dessinateur." Peut-être est-ce là une manière de tuer l'esprit de compétition, ce qui est dommage, mais d'un autre côté, l'idée derrière ces ateliers est d'encourager les enfants et non les bloquer. Echouer à un concours peut aussi freiner l'élan des enfants pour l'art. Initiation au manga La nouveauté de ce cinquième Feliv est le Monde du manga. Supervisé par l'équipe du magazine de manga et de jeux vidéo Laabstore, les jeunes bédéistes-mangaka accompagnent “les enfants dans la technique, le style et la narration pour la réalisation d'un manga", a expliqué Mahfouf Idir, bédéiste. Les mangas deviennent de plus en plus populaires auprès du public algérien. Sur place, plusieurs dessins de personnages japonais étaient accrochés aux murs. “Nous avons des gosses de huit ans et même une femme, la quarantaine. Les visiteurs s'y intéressent énormément. Une jeune fille vient tous les jours pour prendre des leçons auprès d'une bédéiste", nous révélera Idir. Quant au concours, l'atelier récompensera les quinze meilleures œuvres. Toujours dans un esprit d'apprentissage et d'ouverture, un Monde de création propose chaque jour des activités différentes qui portent sur le modelage, la céramique et la création de livres. Là encore, le travail manuel permet d'éveiller les sens des enfants et de leur permettre de comprendre les différentes étapes de réalisation d'un objet. Quant au stand dédié au conte, un Monde de conte, il attire beaucoup d'enfants qui se montrent attentifs et largement émerveillés. Les enfants installés à même le sol en groupe étaient hypnotisés par la conteuse, qui leur narrait des histoires en arabe et en français sur les légendes du patrimoine algérien. Ces ateliers sont une bonne initiative qui donne la chance à ces bouts de chou de s'épanouir, de se rapprocher des arts, mais aussi de découvrir peut-être une vocation. H M