La Conférence des Nations unies sur le développement durable (Rio+20), qui a commencé hier à Rio de Janeiro (Brésil), devra se pencher sur des points d'achoppement concernant en particulier les questions relatives au cadre institutionnel et à l'économie verte. Ces deux questions figurent dans le projet de document final élaboré par la présidence brésilienne de la conférence onusienne, qui s'étalera jusqu'au 22 juin, après plusieurs rounds de négociations au niveau des experts. Le comité préparatoire de la conférence, qui a clôturé ses travaux le 16 juin 2012, après quatre jours d'âpres négociations sur le projet de document final, a réussi, en définitive, à s'entendre sur ce document qui sera présenté pour adoption par les chefs d'état et de gouvernement à l'occasion du segment de haut niveau. N'ayant pas obtenu de consensus sur le projet de document en question, en raison de multiples divergences de fond entre les différents pays et groupes de pays, la présidence brésilienne, qui conduira les travaux jusqu'à la fin de la conférence, a présenté un nouveau texte en tenant compte des différentes positions exprimées et autres discussions ayant eu lieu tout au long des travaux du comité préparatoire. L'Algérie, en sa qualité de président du Groupe des 77+ la Chine, a souligné que ce nouveau document pourrait constituer une base de travail pour la reprise des négociations dès lors qu'il prend en charge un certain nombre de préoccupations des pays en développement. Toutefois, l'Algérie a mis l'accent sur le caractère général du document et sur les insuffisances qui le caractérisent, auxquelles il conviendrait de remédier durant les prochains rounds de négociation. Il y a lieu de souligner que les négociations se sont poursuivies le 17 juin au sein des différents groupes, sur la base de ce nouveau texte, mais les divergences profondes qui subsistent entre les pays en développement et les pays développés sur des questions essentielles laissent planer un climat de scepticisme et de morosité parmi les nombreuses délégations présentes à Rio. Le projet de document final porte aussi sur les thématiques liées aux objectifs du développement durable et aux moyens de mise en œuvre (financement et transfert de technologies). En marge des réunions préparatoires à la Conférence des Nations unies sur le développement durable, une rencontre a été organisée le 18 juin 2012 par l'organisme public allemand d'aide au développement, en collaboration avec les pays de la région Moyen-Orient et d'Afrique du Nord (MENA), portant sur le thème “Les forêts méditerranéennes pour le développement : une clé pour adapter les politiques, les territoires et les sociétés au changement climatique dans la région MENA". Au cours de cette rencontre, à laquelle a pris part la délégation algérienne représentée par le directeur général des forêts, il a été procédé à la présentation d'une communication portant sur l'expérience algérienne en matière de gestion durable des forêts dans le cadre de la politique de renouveau rural. Cette communication a été illustrée par des exemples de projets concrets menés avec succès, notamment l'expérience du barrage vert à travers les zones steppiques menacées par la désertification, ainsi que le plan national de reboisement 2000-2012. L'accent a été mis aussi sur les programmes de développement mis en œuvre depuis 2009 dans le cadre de la mise en œuvre de la politique de renouveau rural, dont la finalité est d'améliorer les conditions de vie et de revenus des ménages ruraux, mais aussi d'atténuer la pression sur les ressources naturelles. Les programmes menés en matière de lutte contre la désertification, de traitement des bassins versants, de gestion et d'extension du patrimoine forestier et conservation des écosystèmes naturel ont été également présentés. à l'issue de cette rencontre, les intervenants, parmi lesquels étaient présents le ministre de l'Environnement et des Forêts du Costa Rica et le directeur adjoint chargé du département forêts de l'Organisation des nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), ont souligné la nécessité de promouvoir la coopération Sud-Sud dans le domaine de la gestion durable de la forêt. Enfin, il faut retenir que cette rencontre a permis aux représentants des pays de la région MENA, présents à cette rencontre, d'échanger leurs points de vue sur la pertinence de la coopération régionale en matière de gestion durable des forêts dans un contexte de changements climatiques, à travers les échanges d'expériences, le renforcement des capacités ainsi que le développement de projets transfrontaliers profitables aux pays concernés.