Un colonel de l'aviation syrien vient de rejoindre la dizaine de généraux en fuite en Turquie. Un Mig syrien a atterri jeudi matin sur une base jordanienne. Son pilote, le colonel Hassan Merhi Al-Hamadé, a demandé l'asile politique. C'est la première défection d'un pilote militaire à bord de son avion depuis le début de la révolte contre le régime syrien qui a fait 15 000 morts en plus de 15 mois. Pour échapper aux radars, le colonel a volé à basse altitude depuis un aéroport militaire syrien entre Deraa et Soueida, dans le sud du pays, lors d'un exercice d'intervention. La télévision syrienne qui, au début, avait indiqué que les autorités aériennes avaient perdu le contact avec le Mig 21, s'est vu contrainte d'accuser son pilote de traitrise lorsque les télévisions jordaniennes ont ébruité son atterrissage en Jordanie. Le royaume du roi Abdallah accueille plus de 120 000 réfugiés syriens, dont 20 000 sont inscrits auprès des Nations unies. Les défections de militaires, officiers et simples soldats syriens sont encouragées par l'Armée syrienne libre, elle-même composée à la fois de civiles qui ont décidé de prendre les armes pour protéger les manifestants syriens et de militaires qui ont fui les rangs de l'armée pour combattre le régime d'Al-Assad. Mais c'est la première fois qu'un pilote s'enfuit avec son avion. C'est la seconde défection de haut rang en moins d'une semaine. Un général syrien avait fait défection se réfugiant en Turquie samedi dernier, portant alors à dix le nombre de défections de généraux syriens sur le sol turc. Cet officier supérieur, entré en Turquie avec sa famille, a été installé dans le camp d'Apaydin, dans la province de Hatay, une installation réservée aux déserteurs située à quatre kilomètres de la frontière syrienne. La défection du colonel est intervenue au moment où il est fait état de négociations sous l'égide des Nations unies pour imposer une solution à la yéménite en Syrie. Obama a saisi son homologue russe au sommet du G20 pour un plan de rechange à celui mort-né d'Annan porté par les Nations unies et la Ligue arabe. Le départ de Bachar Al-Assad contre son impunité, comme Ali Saleh du Yémen qui se la coule douce aux Etats-Unis. Le journal britannique The Gardian a confirmé ce nouveau marché et Poutine ne serait pas contre. Tout dépend de Moscou qui jusqu'ici n'a pas lâché Bachar Al-Assad, en dépit des pressions internationales. D. B.