La Ligue arabe demande la révision du mandat de Kofi Annan en Syrie pour que la communauté internationale puisse être certaine que les parties obéissent au plan de paix, a déclaré le n°2 de la ligue Ahmed Ben Helli dans une interview. Pour mener ce plan à bien, nous devons trouver un nouveau mécanisme, quant au mandat de l'émissaire spécial (de l'ONU et de la Ligue arabe), il doit être revu de manière à ce que nous puissions être certains que toutes les parties respectent le plan, a déclaré M. Ben Helli, selon la presse russe. Il est trop tôt pour parler d'un échec du plan Annan, a-t-il par ailleurs déclaré. Non, nous ne pouvons dire qu'il a échoué, a-t-il dit selon la traduction en russe de ses propos. Mais pour la réalisation de ce plan, il nous faut un nouveau pas de la part du Conseil de sécurité, peut-être avec un renforcement de la pression sur le régime syrien, a-t-il ajouté. Il a estimé que le Conseil de sécurité de l'ONU devrait tôt ou tard, comme le veulent les Etats-Unis et la France notamment, avoir recours au chapitre VII de la Charte des Nations unies, qui prévoit des mesures coercitives en cas de menace contre la paix, allant de sanctions économiques à l'usage de la force militaire. Comme nous le voyons, les deux parties continuent de se battre, c'est pourquoi je pense que nous devrons avoir recours au chapitre VII pour mener à bien le plan Annan, a-t-il dit. Ce chapitre avait été utilisé en février et mars 2011 pour donner mandat à l'Otan d'intervenir en Libye afin de protéger la population civile. Cette opération avait abouti au renversement de Mouammar Kadhafi. La Russie, qui avec la Chine avait permis ce vote en s'abstenant au Conseil de sécurité, avait ensuite accusé l'Otan d'avoir outrepassé son mandat, et a utilisé à plusieurs reprises cet argument pour refuser une répétition du scénario libyen en Syrie. Le responsable de la Ligue arabe a cherché à convaincre la Russie sur ce point. Je pense que cette possibilité n'est pas envisagée par la communauté internationale, pas seulement par la Russie mais aussi par la Ligue arabe, les Américains et les Européens, a-t-il dit. Il y a en Europe une sérieuse crise économique, et les Américains sont occupés par leurs élections, a-t-il souligné dans ses propos à la presse russe. Le TAF confirme les mesures prises contre la Syrie Le Tribunal administratif fédéral (TAF) confirme l'interdiction d'entrée en Suisse et le gel des avoirs pour un oncle et un cousin du dirigeant syrien Bachar al-Assad. Selon les juges de Berne, les mesures décidées à l'encontre des deux hommes reposent sur une base légale. En 2011, le Conseil fédéral avait inscrit Hafez et Mohamad Makhlouf dans l'ordonnance instituant des mesures à l'encontre de la Syrie, en même temps que d'autres proches du président al-Assad. Il leur était dès lors interdit d'entrer ou de transiter par la Suisse et leurs avoirs ont été gelés. Le TAF a rejeté les recours des deux hommes, indique-t-il dans un arrêt publié, avant-hier. Il considère que ces décisions reposent sur une base légale, sont justifiées par un intérêt public et respectent le principe de proportionnalité. Ces arrêts peuvent faire l'objet d'un recours au Tribunal fédéral en l'espace de 30 jours. Rôle préventif Le TAF retient qu'il est suffisamment établi que le cousin du président, Hafez Makhlouf, occupait un rôle actif dans la répression violente des opposants au régime. Ou, tout le moins, il était à même d'influencer le cours des événements en Syrie. Concernant Mohamad Makhlouf, un oncle de Bachar al-Assad, le TAF ne peut exclure qu'il exerce une influence sur le régime syrien. Le tribunal souligne en outre le rôle préventif des mesures de coercition à l'égard du financement du régime. Hafez Makhlouf, 41 ans, est considéré comme un partisan de la ligne dure au sein des dirigeants syriens et comme le responsable des répressions brutales contre les opposants. Quant à Mohamad Makhlouf, 80 ans, il passe pour être très proche du président al-Assad. La Suisse prête à accueillir une conférence sur la Syrie Le chef de la diplomatie suisse Didier Burkhalter a proposé à l'émissaire international de l'ONU Kofi Annan d'organiser une conférence sur la Syrie en Suisse. Le site de Genève pour une telle réunion internationale est encore ouvert. "Nous nous tenons prêts et sommes en contact avec l'équipe de Kofi Annan", a déclaré Didier Burkhalter dans une interview à la "Neue Zürcher Zeitung" publiée, avant-hier. La date du 30 juin est évoquée. La Suisse soutient la proposition du médiateur Annan en vue de la formation d'un "groupe de contact". Le chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) avait rencontré début juin l'ancien secrétaire général de l'ONU à Genève et l'avait assuré du soutien de la Suisse à son plan de paix pour la Syrie. Lors de cet entretien, il avait dit "combien il était important de ne pas accepter l'impunité", a rappelé M. Burkhalter. Possibilité déjà évoquée Une mission de l'ONU en Syrie est censée surveiller le cessez-le-feu entre insurgés et forces de sécurité du président Bachar el-Assad. Mais les observateurs de l'ONU ont suspendu leur mission samedi dernier en raison de l'augmentation des violences. Depuis mars 2011, le président syrien réprime le mouvement de protestation dans le sang. Selon des organisations des droits de l'homme, plus de 14'000 personnes ont été tuées dans des combats. La tenue d'une telle conférence en Suisse qui réunirait les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne et Chine) avait déjà été mentionnée par le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius début juin. La Jordanie accorde l'asile politique au pilote syrien ayant fait défection La Jordanie a accordé l'asile politique à un pilote de chasse syrien qui avait fait défection et atterri dans la matinée dans le nord du pays aux commandes d'un MiG-21, a annoncé le porte-parole du gouvernement, Samih Maayatah. Le conseil des ministres a décidé d'accorder l'asile politique au pilote, le colonel Hassan Meri al-Hamadé, à sa demande, a déclaré M. Maayatah. Il s'agit de la première défection d'un pilote de chasse à bord de son avion depuis le début de la révolte contre le régime du président Bachar al-Assad en mars 2011. L'armée jordanienne a annoncé que l'avion, un MiG-21, avait atterri, avant-hier à 10H45 (07H45 GMT), sans risque sur une base de l'armée de l'air jordanienne.