La durée de remboursement du prêt s'étend sur une période de trente ans, assorti d'un taux d'intérêt de 5,36%. La Banque européenne d'investissement (BEI) a accordé à l'Algérie un prêt de 230 millions d'euros, destiné à la reconstruction des infrastructures publiques et de l'habitat social, après le séisme du 21 mai dernier. L'accord de prêt a été signé, jeudi matin, entre le directeur de la Banque algérienne de développement (BAD), M. Sadek Alilat, et le vice-président de la BEI, chargé notamment de la Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (Fmip), M. Philippe de Fontaine Vive, en visite officielle de deux jours en Algérie. L'accord prévoit aussi une assistance technique. La durée de remboursement du prêt s'étend sur une période de trente ans, assorti d'un taux d'intérêt de 5,36%. “Il peut être décaissé dès ce mois de décembre”, soulignera M. Philippe de Fontaine Vive, lors d'une conférence de presse organisée à l'hôtel Sofitel d'Alger. Le prêt, précise le vice-président de la BEI, “a essentiellement pour but de permettre la remise en état des logements et de l'ensemble de l'infrastructure économique et sociale de base, y compris dans le domaine de l'environnement, des transports, de l'énergie, de la santé et de l'éducation situées dans les régions touchées par le séisme de mai dernier”. Un deuxième prêt à long terme de 20 millions d'euros devrait être signé au début de l'année 2004 destiné à la reconstruction des entreprises situées dans les zones sinistrées, précise-t-on dans le communiqué de presse remis aux journalistes. Ces deux prêts de la BEI seront complétés, nous dit-on, par des fonds de l'Union européenne, de l'Agence française de développement (AFD) et d'aides de bailleurs de fonds multi ou bilatéraux. “Le prêt de 230 millions d'euros, signé jeudi, sera coordonné par le ministère des Finances pour le compte de sept ministères techniques, impliqués dans la reconstruction des zones sinistrées. L'exécution des travaux sera assurée par une Unité de gestion de programme (UGP) qui sera responsable de la passation des marchés, de la mise en œuvre des travaux et du suivi des flux financiers relatifs à ce projet de reconstruction”, explique le responsable de la BEI. En outre, deux assistances techniques, une placée au sein du ministère des Finances et une autre auprès des agences de contrôle technique, seront mises en place. Elles seront financées par des dons de la Fmip. M. Philippe de Fontaine Vive rappelle que la BEI “était intervenue à hauteur de 45 millions d'euros après les terribles inondations de novembre 2001”. Il a indiqué que le montant des prêts accordés par la Banque européenne d'investissement à l'Algérie depuis 1980 est estimé à 2,217 milliards d'euros. Ces prêts concernent plusieurs projets liés, notamment à l'énergie, à l'hydraulique, aux infrastructures, à l'industrie, aux transports et aux grands travaux. Concernant la construction d'une conduite pour l'approvisionnant en eau potable du Grand-Alger et plusieurs agglomérations de la région de la Kabylie à partir du barrage de Taksebt, M. Philippe de Fontaine Vive affirme que “la BEI ne s'est pas retirée du projet” et qu'elle est toujours intéressée par le projet. “Nous n'avons par accepté les résultats de l'appel d'offres”, ajoute-t-il, jugeant ces résultats “décevants”. “Le projet a été surestimé et représente un coût trop important, même pour le contribuable algérien. C'est pour cela que nous avons n'avons pas accepté de suivre les résultats”, précise-t-il. Le responsable de la BEI a évoqué la facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (Fmip), et la décision de son renforcement prise à Naples, lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères. La réflexion de la transformation en filiale majoritaire de la BEI est reportée à décembre 2006. “Les pays partenaires estiment que la Fmip fonctionnent bien pour l'instant”, dira-t-il. M. Philippe de Fontaine Vive a, par ailleurs, parlé de “projets en étude” avec l'Algérie. Il cite le soutien au secteur privé, pour peu que celui-ci fasse un effort de transparence, des projets décentralisés comme celui du traitement de déchets solides, qui devraient concerner cinq wilayas. Il a évoqué aussi la possibilité de l'accompagnement du gouvernement algérien dans la réforme des entreprises publiques. M. R.