Après l'appel d'un groupe d'une vingtaine de membres du conseil national, c'est autour de l'ex-candidat du FFS de l'immigration, Samir Bouakouir, d'interpeller le président du parti, Hocine Aït Ahmed afin qu'il intervienne pour mettre fin à la crise qui couve au sein du plus vieux parti d'opposition et l'empêcher ainsi de l'implosion qui le guette. “Plus que jamais, c'est au président du FFS, unique autorité légitime aujourd'hui, que revient le devoir d'agir pour mettre fin à la dérive politique actuelle et de rétablir la ligne politique originelle", écrit Samir Bouakouir dans une déclaration dont Liberté a obtenu hier une copie. “Une ligne radicale et pacifique, plus pertinente que jamais, devant l'état de déréliction morale et politique du système", dit-il. Dans un violent réquisitoire, cette ancienne figure de proue du parti descend en flamme l'actuelle direction, accusée de “compromission" avec le pouvoir. “En refusant de répondre aux appels incessants de cadres, de militants et de sympathisants au débat démocratique et au rassemblement, la direction du FFS s'enlise dans une attitude bureaucratique et stalinienne de règlements de comptes, sur fond de dénigrements et d'invectives, indigne d'un grand parti historique, moteur de l'alternative démocratique". Il dénonce “la purge" opérée par l'actuelle direction à l'encontre de certains militants au motif “de comportement nuisible au parti, selon l'accusation du conseil national du FFS". À défaut d'une évaluation sérieuse et objective “des dernières élections", la direction instrumentalise le conseil national, un organe dont la mission principale est de définir des orientations politiques et stratégiques, pour le transformer en instrument de purge. “Des listes noires, selon des procédés rappelant des périodes sombres de l'histoire, sont dressées pouvant mettre en danger l'intégrité physique de cadres et de militants", s'indigne Bouakouir. Selon lui, le récent appel du CN aux “décideurs" est révélateur du malaise qui couve au sein du parti. “Pathétique ! L'appel pressant adressé aux décideurs par l'actuel premier secrétaire témoigne du désarroi et l'impuissance politique dans lesquels se trouve prisonnier l'appareil. Privée de toute autonomie politique, la direction reproduit les injonctions des cercles du pouvoir avec lesquels elle a conclu, dans une totale opacité, un arrangement, dont on ignore toujours les tenants et aboutissants", accuse Bouakouir. Mettant en garde contre les risques d'implosion du parti, il soutient que “la préservation du FFS en tant que force politique autonome est un enjeu majeur pour l'ensemble des militants de la démocratie et la justice sociale et une nécessité stratégique pour empêcher notre pays de sombrer dans des dérives populistes, au nom du nationalisme, de l'islam ou de l'ethnie". K K.