Avant-hier, Aziz Sahmaoui & University of Gnawa a été la première formation à se produire à la salle Ibn Zeydoun (Oref), dans le cadre du premier rendez-vous musical de l'année 2012 de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc) intitulé “Andalousie, Maghreb, terres d'accueil.” Entouré de musiciens de talents à l'exemple du grand batteur Mokhtar Samba, du bassiste Alune Wade, du joueur de kora et clavier, Cheikh Diallo et du guitariste Hervé Samb, leader de l'Orchestre national de Barbès (ONB) a revisité les titres de son nouvel album University of Gnawa : un projet musical, riche en tonalités maghrébines et aux accents africains, où se rencontrent sans cesse différents univers musicaux. University of Gnawa est un carrefour où se croisent différentes sonorités et où se construisent des morceaux et des thèmes, et ce, dans une perspective d'hommage au tagnaouite, à l'esprit et à la culture gnaoua. Alternant le jeu sur le goumbri et le mandole, Aziz Sahmaoui a entamé la soirée avec le titre Salabati, une manière de souhaiter la bienvenue au nombreux public et de l'installer dans l'ambiance de la soirée avec ce chant profond. Il a ensuite revisité de nombreux morceaux qui figurent sur l'album University of Gnawa, notamment la magnifique Maktoub, Tamtamaki (dans les couleurs de tagnaouite), Mimouna, Alf Hila (aux accents de chaâbi algérien), Black Market (un morceau dans les couleurs du jazz, en hommage à Jo Zawinul), Ana Hayou, Zawia (qui n'est pas sur l'album), et Sidi Hamou(un incontournable morceau gnaoui). Avec les sublimes élans rythmiques de Mokhtar Samba, Aziz Sahmaoui n'a certes pas trouvé une formule alchimique (et ce n'est sans doute pas le but puisque dans le mot université, il y apprentissage), il a très bien réussi à ouvrir et à intégrer dans son univers -déjà riche- d'autres pulsations, d'autres sonorités, d'autres sensibilités. Chaque morceau regorge de surprises, de couleurs. L'harmonie et le rythme se croisaient continuellement sans jamais s'entrechoquer. Et bien sûr, le public a eu droit à la partie improvisation, durant laquelle Mokhtar Samba a exulté ! Par ailleurs, hier devait avoir lieu un concert de Louis Winsberg, et ce soir aura lieu le dernier spectacle de ce premier cycle intitulé Calle Cerezo. R. C.