Parmi les nombreux grains de poussière qui coincent la machine des soins, figure en bonne place l'absence du dossier médical informatisé. Si certains CHU, comme celui de Bab El-Oued, se dotent d'un réseau en fibre optique, l'on est encore loin de la mise en œuvre de cet outil indispensable de la bonne prise en charge des patients, notamment en milieu hospitalier. C'est pour dire l'opportunité de la coopération entre l'Algérie et l'Union européenne sur le développement d'un projet autour de la gestion de l'information sanitaire, lequel a fait objet, jeudi dernier, d'un séminaire destiné à des cadres du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et à des gestionnaires de structure sous sa tutelle. L'objectif de la rencontre était de diffuser l'information autour d'un programme de partenariat avec l'Union européenne, d'une valeur de 1,5 million d'euros, pour l'initialisation au dossier médical informatisé dans un site pilote. Le ministre de la Santé, Djamel Ould-Abbès, a déclaré, lors de cette rencontre que ce projet “offre une véritable occasion au développement du partenariat et aux transferts de connaissances et de savoir-faire dans le domaine particulier des systèmes d'information sanitaire". De son point de vue, il est impératif de faire le point sur la situation afin de pouvoir “construire l'architecture d'un système sanitaire et décisionnel (SID) avec l'introduction du dossier électronique médical (DEM) comme fondation d'un système d'information performant". Il a précisé que le secteur est aussi bien pourvoyeur que demandeur de l'information sanitaire. Ce qui justifie la mise en place d'un système de gestion de l'information médicale, qui servira aussi bien la planification sanitaire que sa mise en œuvre, son suivi et son évaluation. “L'axe de prévention, les axes relatifs au diagnostic et l'offre de soins sont donc les fondements principaux de la politique de santé. Le développement d'un système d'information sanitaire en est l'un des principaux outils", a affirmé le membre du gouvernement. “Les indicateurs de santé, en général, et de veille sanitaire, en particulier, doivent être stratifiés, étudiés analysées et validés pour disposer d'une information de qualité permettant des décisions et une réactivité “adaptées" avec comme impact une santé améliorée", a-t-il poursuivi. Et d'ajouter : “Compte tenu de la diversification et de la complexité des risques sanitaires actuels, il est impératif que la remontée de l'information se fasse au bon moment."