Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a consacré, dans le cadre des auditions des membres du gouvernement, une séance au secteur de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Au plan de la mise en œuvre de la politique nationale de santé et de l'examen des perspectives de développement du secteur, l'évaluation effectuée fait ressortir que les indicateurs démographiques illustrent trois faits marquants : la poursuite de la baisse de la mortalité, la baisse de la natalité et de la fécondité qui reste cependant supérieure à la norme de renouvellement des générations et la modification profonde de la structure de la population par âge avec, cependant, des disparités géographiques en matière de transition démographique. C'est ainsi qu'il ressort que l'espérance de vie des Algériens à la naissance (76,2) est au niveau des pays développés. La baisse substantielle de la mortalité maternelle (95,5 pour 100.000 naissances vivantes en 2005 à 88,9 en 2007) et de la mortalité infantile (de 29,7 pour 1.000 naissances vivantes en 2005 à 24,7 en 2007) reflète l'amélioration de la santé de la mère et de l'enfant, cependant que les indicateurs épidémiologiques confirment l'accentuation de la transition épidémiologique avec le recul des maladies transmissibles et l'expansion des maladies non transmissibles dans la structure des décès. La nouvelle carte sanitaire, mise en œuvre sur les directives du chef de l'Etat, est basée sur la réorganisation des soins dans des unités autonomes séparant les structures extrahospitalières (polycliniques et salles de soins) des structures d'hospitalisation, consacrant d'une manière plus nette les unités de prévention et de soins de base, d'hospitalisation, de soins spécialisés et de soins de haut niveau. Cette nouvelle carte sanitaire se caractérise par la création des établissements publics de santé de proximité autonomes dans leur gestion (EPSP) ayant pour mission d'assurer la mise en œuvre des programmes de prévention et les soins de base et par la création des établissements publics hospitaliers (EPH) également autonomes dans leur gestion et dont la vocation est d'offrir à la population une large gamme de soins et à effacer les disparités géographiques. Dans ce domaine des soins spécialisés, des programmes spécifiques concernant, notamment, la santé de la mère et de l'enfant, le cancer, l'hypertension, la santé mentale et la lutte contre la toxicomanie, sont développés, il en est de même pour ce qui des programmes des soins de haut niveau, notamment, des greffes de tissus et d'organes et des principales pathologies pourvoyeuses en transferts pour soins à l'étranger qui ont connu une diminution appréciable de l'ordre de 36%. Dans le domaine de la gestion, et conformément aux orientations du président Bouteflika, le secteur de la santé a engagé des réformes relatives à l'individualisation de la fonction maintenance des infrastructures et équipements hospitaliers et de la formation des corps de santé. S'agissant du secteur privé, ce dernier connaît une progression de la place occupée au sein du système de santé. En matière d'accueil et d'humanisation, les actions entreprises ont porté sur l'amélioration de la qualité de la prise en charge des usagers de la santé, la formation des agents de la fonction hôtellerie hospitalière. Par ailleurs, seize établissements hospitaliers spécialisés dans la santé de la mère et de l'enfant ont été créés. La première évaluation de la mise en œuvre de ce nouveau dispositif permet d'espérer une réduction sensible de la mortalité maternelle et infantile et de réaliser voire dépasser, avant 2011 les objectifs du Millénaire pour le développement fixés à l'horizon 2015. L'intérêt accordé par le président Bouteflika au phénomène de plus en plus inquiétant de l'expansion de la toxicomanie en Algérie est reflété par le programme décidé en octobre 2006 par son Excellence. A l'issue de l'évaluation du secteur, le chef de l'Etat a instruit le ministre de la Santé à l'effet de poursuivre la mise en œuvre de la carte sanitaire et d'engager un programme en conséquence. Il s'agit de poursuivre la densification en hôpitaux généraux de proximité (à l'effet de rompre l'isolement en matière d'hospitalisation des zones enclavées, de densifier le réseau de polycliniques pour améliorer l'accès à la prévention et aux soins de base y compris le diagnostic, de créer de ceintures de polycliniques autour des hôpitaux généraux des grandes villes déjà identifiées, notamment pour s'intégrer aux équipements publics des villes aux agglomérations nouvelles, de densifier le réseau de salles de soins, dans le cadre des Plans communaux de développement, de conforter le réseau de prise en charge des soins de haut niveau en matière notamment de chirurgie cardiaque pédiatrique, d'orthopédie, de neurochirurgie, d'ophtalmologie et de transplantations d'organes, d'élargir le réseau des Centres anti-cancéreux (CAC) en cours de réalisation, de réaliser un Institut du Cœur pour les soins de haut niveau, l'enseignement et la recherche, de réaliser un hôpital pédiatrique de référence, de compléter le programme de développement de la wilaya d'Alger en structures hospitalières et de santé de proximité. Dans le domaine du médicament, et au regard de la place de plus en plus grande du médicament générique dans le marché national, le chef de l'Etat a donné instruction pour que soit poursuivie l'action développée au niveau du laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques en matière de mise en place d'un laboratoire de bioéquivalence, l'objectif étant d'en faire un instrument garantissant l'efficacité, la qualité et la sécurité des médicaments génériques. En ce qui concerne l'exécution du programme de formation engagé par le secteur de la santé au titre de la formation, le président de la République a donné des orientations pour que ce programme se poursuive et que l'accent soit mis sur la mise à niveau permanente des personnels de santé dans tous les domaines des soins, de la gestion et de la maintenance biomédicale. Il s'agit, notamment, de la poursuite de la formation post-graduée (CES) dédiée aux médecins généralistes dans les spécialités d'obstétrique, de diabétologie, des urgences, de maladies émergentes et réemergentes qui permettra de répondre au double objectif de consolider la couverture médicale, notamment, pour la mise en service des nouvelles structures et au souci de motiver le personnel concerné. Dans le domaine de la santé scolaire et universitaire, et au regard des résultats encourageants enregistrés, le chef de l'Etat a insisté sur la réorganisation de la santé scolaire selon une formule à définir entre les institutions concernées. En matière de rationalisation de la gestion, le président de la République a instruit les responsables du secteur à l'effet de finaliser le dossier contractualisation, levier déterminant de la gestion tant dans les établissements hospitaliers que dans les organismes de sécurité sociale. Le président Bouteflika a également appelé à promouvoir des programmes de prévention médicale larges, efficaces et adaptés, de même qu'il a requis de développer des efforts accrus dans la bonne gestion des hôpitaux, l'amélioration de la qualité de l'accueil des malades et leur prise en charge et la promotion de l'humanisation au sein des institutions de santé. Le chef de l'Etat a également requis des responsables du secteur l'élargissement du contrôle à tous les niveaux du système de santé. Enfin, et constatant que le développement de l'offre en matière de soins pour les pathologies lourdes de haut niveau s'est traduit par une diminution sensible des transferts pour soins à l'étranger, le président Bouteflika a salué les efforts méritoires des médecins spécialistes algériens pour leur contribution à la réduction des dépenses y afférentes.