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« Plusieurs pays maghrébins bénéficient de notre expertise »
Lucien Albert. Directeur de l'Unité de santé internationale à l'université
Publié dans El Watan le 10 - 06 - 2007

Directeur général de l'Unité de santé internationale de l'université de Montréal, Lucien Albert, en visite en Algérie, le mois dernier, dans le cadre du projet d'audit de l'hôpital Frantz Fanon de Blida, revient dans cet entretien sur les grands axes de ce projet. Il met en exergue l'importance d'accompagner les réformes du secteur de la santé avec des stratégies ciblées.
Vous représentez l'Unité de santé internationale de l'université de Montréal. Quels sont ses objectifs et ses missions ?
L'Unité de santé internationale a été créée en 1989 en vue de multiplier les liens de notre université (et ses hôpitaux affiliés) avec les pays en émergence et en développement. Notre mission est de contribuer à l'amélioration de la santé dans ces pays, en renforçant les capacités des individus et des organisations avec une approche de partenariat. Ces partenariats sont développés dans le champ des politiques, des programmes et des services de santé et dans celui des problèmes de santé et de population. Les stratégies d'intervention combinent des actions relevant de la formation, de la recherche et de l'appui direct. Plus concrètement, nous réalisons des projets et des mandats soit avec les gouvernements, particulièrement pour appuyer la conception et la mise en œuvre des réformes de la santé qui sont en cours un peu partout à travers le monde, soit avec les régions ou structures sanitaires pour améliorer la planification, l'organisation des soins, leur qualité et parfois même pour assurer des mandats de gestion intérimaire ; soit avec des structures de formation initiale (facultés de médecine, écoles de formation de paramédicaux, de gestionnaires, etc.), pour évaluer des programmes, en développer de nouveaux, former des formateurs… Nous souhaitons partager la connaissance et l'expertise que nous avons développée dans certains domaines, c'est ce qui nous motive.
Vous venez de conclure avec le Chu de Blida un accord pour contribuer à l'amélioration de la santé. Qu'en est-il exactement ?
Suite à plusieurs échanges antérieurs, nous avons eu hier, avec notre partenaire l'American Medical Institute d'Algérie, une longue séance de travail avec toute l'équipe de direction tant administrative que clinique du CHU de Blida. La direction du centre de Blida a donné son accord de principe pour que nous les aidions à faire le point sur leur situation actuelle en vue de mieux se projeter dans l'avenir. Il s'agit de les aider à mieux se préparer pour remplir leur mission de soins, de formation et de recherche et à anticiper les besoins nouveaux de santé, qui vont émerger dans les prochaines décennies et à mieux y faire face. L'avenir à moyen terme doit se préparer dès aujourd'hui, car si l'on continue à faire ce que l'on a toujours fait, on obtiendra les résultats que l'on a toujours eus.
Quels sont les aspects les plus importants sur lesquels vous allez vous concentrer ?
Nous proposons une démarche en plusieurs temps. Le premier moment consiste à prendre une photographie de l'hôpital et à examiner avec une équipe d'experts habilités pour avoir toutes les dimensions du fonctionnement du CHU : l'organisation et l'apport des soins adéquats, la structure de gouverne, l'organisation administrative et clinique, la gestion des ressources (humaines, financières, matérielles), l'examen des déficiences des immeubles en termes de vétusté, de fonctionnalité, d'impact sur la santé et la sécurité des malades et du personnel, les équipements médicaux, les systèmes d'informations feront en particulier l'objet d'examen. A la demande, nous pourrions éventuellement examiner la façon dont l'hôpital remplit sa mission de recherche et de formation. Ce diagnostic permettra au CHU de tirer partie des recommandations qui en découleront et d'entreprendre, seul ou avec notre appui, un plan qui améliorera la qualité de ses prestations et de son organisation. Dans un contexte où la compétence médicale est présente, l'organisation est souvent, en effet, à l'origine de beaucoup de problèmes. Même si certains problèmes ont leur origine à l'extérieur de l'hôpital, il y a quand même beaucoup de choses qui sont sous le contrôle direct de l'hôpital et qui peuvent être améliorées. Si le CHU le souhaite, il pourra, par la suite, bénéficier d'un outil de mesure et de suivi de sa performance et, dans quelques années, pourra également entrer dans un processus d'accréditation qui viendra confirmer périodiquement la qualité et la pertinence de ce que produit l'hôpital.
Quel est le délai fixé pour une évaluation finale de cette opération pilote ?
Nous devons poursuivre nos discussions pour finaliser notre entente et convenir avec le CHU du moment où démarrera cette opération. La première étape, soit le diagnostic organisationnel, devrait s'étaler sur une période de plus de six mois, période de collecte de données incluse. Il s'agit là pour le CHU d'un véritable investissement sur lequel il pourra capitaliser et non d'une dépense…
Pouvez-vous nous parler d'une expérience déjà réalisée dans un des pays du Maghreb ? Et où en êtes-vous ?
Bien sûr. Beaucoup de gouvernements souhaitent bénéficier de l'expertise disponible au Canada. Nous avons appuyé plusieurs pays voisins (Maroc, Tunisie, Liban) dans divers domaines qui les préparaient à entreprendre leurs réformes. Au Maroc, par exemple, nous avons au cours des cinq dernières années, fourni toute l'assistance technique nécessaire pour réaliser un vaste projet (le PFGSS) de plus de 60 millions de dollars. Ce projet visait, à titre pilote, à mettre en place des stratégies, méthodes et outils pour moderniser sous leurs aspects gestionnaire et clinique, cinq hôpitaux pilotes dans cinq régions du pays. Ces cinq hôpitaux servent maintenant de fers de lance pour la transformation (qui vient de débuter) des autres hôpitaux du Royaume. Après un diagnostic (un peu semblable à celui que nous allons faire à Blida), nous avons aidé le ministère de la santé du Royaume à concevoir des stratégies et des outils relatifs aux systèmes d'information hospitaliers, à l'évaluation, l'acquisition et la maintenance des technologies médicales, à la gestion administrative et financière des hôpitaux. Nous avons révisé les plans d'organisation, et produit avec les équipes hospitalières des projets médicaux novateurs. Les infrastructures ont été largement améliorées, les hôpitaux équipés, leurs pratiques de gestion transformées. Les équipes de direction ont bénéficié d'un accompagnement de proximité au cours des dernières années, afin de passer d'une gestion archaïque des ressources à un véritable management moderne. Bref, il s'agit d'une belle opération réussie dont le gouvernement marocain est fier et dont il va pouvoir tirer parti pour les prochaines années, en mettant sur pied une véritable politique hospitalière dont nous avons contribué à jeter les bases.


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