L'équipe d'Enyimba a vaincu, vendredi à Ismaïlia, la “malédiction” qui pesait sur les clubs nigérians, en remportant, pour la première fois dans l'histoire du pays, la Ligue d'Afrique des champions de football, accaparée depuis deux ans par les formations égyptiennes. En concédant une défaite 1 à 0 (mi-temps : 1-0) devant Ismaïlia, lors d'une finale retour émaillée de nombreux incidents et de trois interruptions, Enyimba a, en effet, préservé l'essentiel, son avantage obtenu à l'aller grâce à une victoire 2 à 0. La C1 a donc enfin souri aux Nigérians. Jusque-là, leurs clubs avaient, en effet, perdu les quatre finales où ils s'étaient hissés avec Enugu Rangers (1975), Shooting Stars (1984, 1996) et Iwuanyanwu Nationale (1988), et par deux fois contre des clubs égyptiens. Mais cette fois, malgré un penalty vivement contesté par les Nigérians, et transformé par Hosni Abed Rabbo à la 27e minute, Ismaïlia n'a pas réussi à remonter le handicap du match aller et échoue à succéder au palmarès de la plus prestigieuse compétition continentale à deux autres clubs égyptiens, Al-Ahly et Zamalek, sacrés en 2001 et 2002. La rencontre a été dominée par Ismaïlia, mais les joueurs égyptiens, ratant de nombreuses occasions, n'ont pas réussi à trouver une seconde fois l'ouverture dans la solide défense nigériane. Le match, auquel assistaient près de 20 000 spectateurs et le président de la CAF Issa Hayatou, a été disputé dans un climat houleux, avec des fautes nombreuses de part et d'autre, provoquant pas moins de trois interruptions, une fois pendant la première période et deux fois pendant la seconde, en raison de protestations des deux équipes. L'arbitre des Seychelles, Eddy Maillet, a ainsi été contraint de faire jouer cinq minutes de temps additionnel en fin de première période, puis onze en fin de match. Les dernières minutes de la rencontre ont donné lieu à des actes de vandalisme, faisant quatre blessés. Le public a notamment cassé des chaises et jeté des bouteilles d'eau sur le terrain pour protester contre la victoire d'Enyimba, ce qui a conduit la police à entourer la pelouse pour protéger les joueurs.