Auteur du deuxième but de l'Espagne, dimanche à Kiev, lors de la démonstration en finale de l'Euro-2012 des champions du monde et d'Europe contre l'Italie (4-0), l'arrière gauche de la Roja Jordi Alba s'est définitivement imposé comme la révélation du tournoi en Ukraine-Pologne. À 23 ans, cette petite pépite tout en tonus et en vivacité a conclu par un match superbe, ponctué d'un but, un premier Euro extrêmement plein, où il aura été titulaire dans toutes les rencontres. Son déboulé côté gauche en quart contre la France (2-0), sous les yeux d'un Debuchy pris de court et son centre pour la tête victorieuse de Xabi Alonso, étaient encore imprimés sur les rétines des spectateurs. Mais dimanche, en finale de l'Euro, Alba a montré qu'outre sa participation offensive, sa capacité de finisseur n'était pas non plus négligeable: lancé par Xavi, il aura déposé par sa vitesse de course l'arrière-garde des Azzurri avant d'ajuster tranquillement Buffon. Aussi rapide pour s'installer chez les Rouges qu'il est vif sur le terrain, ce tourbillon, 1m70 pour 69 kg, aura brûlé les étapes au sein de l'équipe nationale. Appelé pour la première fois il y a un an et demi et ne comptant que 12 sélections, le petit défenseur de Valence, passé à Barcelone pendant l'Euro, aura fait son trou en sélection à une vitesse record. Profitant du fait que le champion d'Europe et du monde Joan Capdevila, relégué sur le banc du Benfica, n'avait plus assez de temps de jeu au goût du sélectionneur Del Bosque, Alba a tout de suite saisi sa chance. Pas du tout impressionné par le contact régulier avec des champions du monde et d'Europe, il s'est emparé de la place de titulaire sur le flanc gauche comme s'il avait toujours fait partie des meubles. L'Espagne, traditionnellement faible à gauche, y a gagné un autre atout et le sélectionneur Vicente Del Bosque la preuve qu'il possède un vrai flair pour dénicher de nouveaux talents. “Nous sommes enchantés de la prestation de Jordi depuis le début de l'Euro et je pense qu'avec lui nous avons trouvé un vrai spécialiste du poste, qui est là pour longtemps", expliquait ainsi Del Bosque à l'issue de la demi-finale contre le Portugal. Toujours utilisé comme arrière en sélection, Alba est toutefois aussi capable d'évoluer comme ailier, poste où il alternait d'ailleurs cette saison à Valence avec le Français Jérémy Mathieu. Une polyvalence qui est un autre motif de réjouissance pour Del Bosque. Mais le sélectionneur espagnol n'est pas le seul à se frotter les mains. Le FC Barcelone, qui vient de faire l'acquisition du petit Valencien pour 14 millions d'euros, doit lui aussi saliver d'avance. Et cela même alors que le club catalan ne s'était d'abord pas montré franchement inspiré en ne retenant pas Alba, pourtant passé par ses catégories jeunes. Car si le jeune homme a été formé à Valence, il est bien un Catalan, natif de L'Hospitalet, banlieue de Barcelone. Mais à l'époque, c'est surtout la taille du petit feu follet qui avait fait douter les observateurs du club blaugrana. Compensant par sa tonicité et son engagement de tous les instants les quelques centimètres qui lui font défaut, Alba vient une nouvelle fois de prouver que la taille ne fait pas les grands joueurs.