Ronaldo et Iniesta, qui aura le dernier mot? Staff et joueurs espagnols insistent dans leurs déclarations qu'il n'est pas question de modifier quoi que ce soit et d'employer une arme anti-Ronaldo. La première demi-finale de l'Euro 2012 entre l'Espagne et le Portugal, ce soir à partir de 18h45 à Donetsk, est un choc «ibérique» où l'enfant terrible des Portugais, Cristiano Ronaldo s'apprête, avec ses compatriotes, à défier les champions d'Europe et du monde en titre, les Espagnols avec, entre autres, leur maître à jouer Iniesta. Le milieu de terrain espagnol, Xabi Alonzo dira: «Nous n'avons rien prévu de spécial contre Cristiano Ronaldo. En cours de match, il se peut donc que nous fassions quelques ajustements. Mais pour le reste, nous continuerons à jouer selon nos principes habituels.» Et pour être plus explicite, Xabi estime que d'autres joueurs sont à prendre au sérieux «... Pepe et Coentrao (ses autres coéquipiers du Real Madrid) aussi, je les vois très en forme. Ça ne me surprend pas: ils sont dans la continuité de leur excellente saison en club». Il faut dire que des armes du coach Del Bosque, on retiendra surtout le côté gauche redoutable. Même surveillée de près, la paire Alba-Iniesta est bien capable de dynamiter n'importe quel dispositif de sécurité de la défense de ses concurrents. Le premier, Iniesta, milieu aux gestes d'anguille et jouant toujours dans le bon tempo, n'a pas son pareil pour s'inventer des espaces face à des équipes jouant resserrées et regroupées, tel que cela serait certainement le cas contre le Portugal. Le second, Alba, est un pari gagnant pour Del Bosque. Encore inconnu du grand public il y a quelques mois, le sélectionneur espagnol a pourtant misé sur cette petite boule d'énergie (1,70 m) de Valence pour en faire le successeur de l'ancien champion du monde et d'Europe Capdevila, en panne sèche dans son club de Benfica. «La progression de Jordi Alba est impressionnante, l'a d'ailleurs complimenté dimanche Toni Grande, l'adjoint de Del Bosque. C'est un joueur qui, même s'il est rapide, ne confond pas vitesse et précipitation. Il y a peu d'arrières gauche comme lui dans le monde.» L'explosivité et la capacité d'Alba à jouer à la fois comme ailier et comme arrière gauche, en alternance avec le Français Jérémy Mathieu à Valence, en font un atout appréciable. Du côté du Portugal, on notera l'absence certaine de l'attaquant, Helder Postiga, qui est forfait pour cette demi-finale, en raison d'une blessure. Il sera inévitablement écarté de la demi-finale. Mais les Portugais espèrent bien le récupérer pour la finale, dans le cas où... Et justement, pour tenter d'assurer le ticket de la finale, les spécialistes pensent surtout à l'individualisme des Portugais contre le collectif espagnol. C'est ce qui explique pourquoi Cristiano Ronaldo est attendu de pied ferme par certains de ses coéquipiers du Real Madrid et la fine fleur du Barça, l'éternel rival. Ronaldo ne laisse pas indifférent en Espagne. Son Euro, quelconque lors des deux premiers matchs, exceptionnel lors des deux derniers (il a inscrit trois des six buts de la Selecçao) ne fait qu'ajouter à l'excitation et à la méfiance qui se sont emparées de la Roja avant les retrouvailles avec CR7. Mais, à ce propos, Andres Iniesta, l'un des sept Catalans de l'effectif espagnol (avec Xavi, Fabregas, Pique, Busquets, Pedro, Valdes), explique que «notre motivation est de nous qualifier pour une nouvelle finale. Nous jouerons contre le Portugal, pas seulement contre Cristiano». Staff et joueurs espagnols insistent dans leurs déclarations qu'il n'est pas question de modifier quoi que ce soit et d'employer une arme anti-Ronaldo. «Nous aurons une attention particulière envers Cristiano Ronaldo mais il n'y aura pas de plan spécifique pour le contrer. Il sera surveillé en permanence comme on l'avait fait il y a deux ans. Il avait fini par se Décomposer», a indiqué le sélectionneur Vicente Del Bosque. Ronaldo, lui, se contentera de dire simplement: «Nous sommes en demi-finale et c'est bon de le noter. L'équipe est mûre, nous sommes prêts pour ce qui arrive.». Cette explication «ibérique» entre le Portugal et l'Espagne est bien lancée et tout pronostic est vraiment interdit dans ce genre de match suspensif. Place désormais au langage du terrain sous la direction de l'arbitre turc Cuneyt Cakir et ses quatre compatriotes adjoints.