Liberté a inauguré, hier, la première édition de son forum “En toute Liberté" qui se veut un espace convivial d'information, de débat et d'échange. C'est aussi une autre manière de traiter de l'actualité avec des personnalités, invitées à s'exprimer librement et sans retenue sur toutes les questions qui intéressent le citoyen. C'est dans ce cadre que nous avons accueilli, hier, à la rédaction, le président du Cnes, Mohamed-Seghir Babès, pour parler des indicateurs socioéconomiques du pays mais aussi des répercussions de la crise mondiale sur l'Algérie. L'homme ne partage pas totalement les déclarations triomphalistes et rassurantes des membres du gouvernement mais reste mesuré dans sa critique. Premier responsable algérien à donner l'alerte sur les conséquences d'une crise économique mondiale sur notre pays, Babès appelle à une gestion prudentielle et rationnelle des ressources financières du pays en l'absence d'une économique productive et créatrice de richesses. Même s'il ne livre pas une solution magique et inédite, il rappelle à juste titre que l'Algérie est tenue de bâtir rapidement une économie qui s'appuie sur les PME pour sortir de la dépendance des énergies. Le président du Cnes est un partisan de la refondation des choix économiques et sociaux du pays à travers l'élargissement du cercle de la concertation qui doit aller, selon lui, au-delà des cadres actuels de la tripartite et la bipartite. Cadres qui ont montré leurs limites dans la prise en charge des préoccupations posées et questions examinées. C'est à une conférence nationale que Babès appelle pour approfondir les débats et sortir avec des propositions réalistes, pratiques et applicables. En faisant le bilan des différentes rencontres tenues l'année dernière avec la société civile, le président du Cnes confirme la mal-gouvernance locale, résultat d'une centralisation à outrance dans la gestion des affaires de la cité depuis l'Indépendance. La réforme du pouvoir local et la démocratie participative à travers la participation du citoyen à la gestion de sa cité sont ainsi préconisées pour dépasser la situation actuelle.