Il s'agit pour le Cnes de s'approprier une méthodologie propre à l'Algérie avec un accompagnement d'expertise étrangère. L'initiative d'impact des politiques publiques a été, hier, au centre des débats. Un atelier a été organisé, à cet effet, par le Conseil national économique et social (Cnes). «Nous sommes en phase d'évaluation des systèmes nationaux des politiques publiques qui aideront les pouvoirs publics à reformuler des politiques ou à définir des stratégies adaptées», a souligné le président du Cnes, Mohamed-Seghir Babès. L'objectif du Cnes à travers ce système d'évaluation qui existe au niveau mondial, est de s'approprier une méthodologie en la matière. Une méthodologie propre à l'Algérie avec un accompagnement d'expertise étrangère. Il s'agit pour M.Babès de s'ouvrir sur les systèmes appliqués par les autres pays étrangers car notre pays, dit-il, ne maîtrise pas encore cette méthodologie. «C'est une chose difficile mais il faut le faire», insiste le responsable du Cnes. C'est dans ce contexte justement que le Cnes a fait appel aux experts de la Banque mondiale (BM) pour pouvoir effectuer ses propres rapports d'évaluation des politiques publiques en se basant sur des méthodes internationales. «Le Cnes tend, à travers sa collaboration avec des organismes internationaux, à aller chercher les polarités remarquables à l'échelle internationale pour nous accompagner dans nos politiques et leur évaluation», explique M.Babès. Il a indiqué lors de son intervention que son institution opte pour une nouvelle feuille de route. Celle-ci comprend cinq domaines majeurs. Il s'agit du développement humain, de la lutte contre la pauvreté, des libertés économiques, de la gouvernance et enfin de l'économie fondée sur la connaissance. Ceux-ci feront, selon M.Babès, l'objet d'investigations devant déboucher sur l'élaboration de rapports d'évaluation annuelle. L'atelier a vu la présence de deux experts de la BM, en l'occurrence M.Najy Benhassine et M.Damien de Walque. Ces derniers ont présenté des communications relatives à l'introduction aux évaluations d'impact. Selon M. De Walque, le système d'évaluation se fait dans le but de tirer des enseignements sur ce qui donne des résultats et ce qui n'en donne pas. L'impact de la Bourse sur la performance scolaire, des routes sur l'accès au marché du travail et à une augmentation des revenus sont, entre autres, les exemples cités par cet expert en évoquant des expériences de certains pays étrangers. Cependant, M.Babès s'est montré «insatisfait» de ces présentations: «Je pense qu'il y a une erreur de casting. Les capacités présentées sont très au-delà de cet exercice. Il y a une entrée dans l'exercice qui me gêne», a-t-il fait remarquer. Il rappelle ainsi le travail fait avec l'expert, Daniel Cofman, qui a estimé que l'Algérie, à travers le Cnes, est le premier pays à entamer une coopération sur le système d'évaluation avec la Banque mondiale.