Si l'équipe nationale, version Vahid Halilhodzic, a gagné en certitude et en confiance, rien n'est toutefois sûr en ce qui concerne le lieu de sa future confrontation dans le cadre du dernier tour qualificatif de la Coupe d'Afrique des nations 2013. Pour la première manche de la décisive confrontation face à la Libye, entre le 7 et le 9 septembre prochain, le paramètre le plus important reste à déterminer, à savoir le cadre spatial. En raison de l'instabilité au pays d'Omar El-Mokhtar et des grands risques sécuritaires qui en découlent, la logique voudrait que cette rencontre face à l'Algérie soit délocalisée, exactement comme cela s'est fait le 10 juin dernier à l'occasion du choc ayant opposé les Aigles du Mali aux Fennecs dans le cadre des éliminatoires du Mondial brésilien de 2014, et qui a été déporté jusqu'à Ouagadougou, au Burkina Faso. Le Mali, par le biais du président de sa fédération avait, rappelle-t-on, fait le forcing auprès de la Confédération africaine de football pour que cette rencontre face à l'Algérie soit maintenue à Bamako en dépit des dérives sécuritaires qui menaçaient et continuent de menacer la population locale et les rares étrangers qui s'y aventurent encore. Et c'est sur cette même vague que tentent de surfer les responsables libyens en assurant qu'ils pourraient assurer le bon déroulement du match aller de l'ultime tour éliminatoire de la CAN face aux Verts si jamais sa domiciliation venait à être décidée à Tripoli. C'est certainement le fait que c'est à la CAF que revient la décision finale qui nourrit l'espoir libyen dans la mesure où si c'était à la FIFA de trancher, il n'y aurait aucun doute sur la délocalisation de cette rencontre si importante, l'instance mondiale présidée par Sepp Blatter ne badinant jamais avec un tel enjeu sécuritaire. Forcément, la permission délivrée par cette même CAF au club malien du Djoliba de recevoir ses adversaires en Coupe africaine des clubs à Bamako alors que le pays est, disons-le franchement, aux abords d'une guerre civile, encourage d'ailleurs énormément les responsables libyens à formuler une telle demande au moment même où tous les observateurs “neutres" de la scène géostratégique régionale jugent, rationnellement, le voisin du sud-est comme un pays à risques. Pas dupes pour autant, les responsables libyens, à leur tête le président de la Fédération de football, Muftah Kuweidir, s'attendent, toutefois, à ce que la CAF désigne un autre pays du Maghreb comme lieu de déroulement de cette joute à hauts risques comme alternative à Tripoli ou Benghazi. Dans l'une des ses récentes sorties médiatiques, Muftah Kuweidir, affirmait, en ce sens, que la “CAF avait été saisie pour avoir son avis et j'espère, indiquait-il, qu'elle acceptera notre demande de jouer à domicile." “Si cette demande est refusée, je pense que le Maroc est le mieux indiqué pour abriter cette rencontre", préconisait, d'ailleurs, à ce sujet le même dirigeant. La préférence des responsables libyens pour le Maroc est, par ailleurs, justifiée par le fait que c'est, pratiquement, le seul pays du Maghreb autre que l'Algérie où les conditions sécuritaires sont garanties. En Tunisie, qui aurait pu être le premier choix des Libyens, leur sélection n'avait pas réellement bénéficié du grand soutien populaire souhaité le 10 juin dernier lorsqu'elle avait “reçu" à Sfax le Cameroun dans les éliminatoires de la Coupe du monde 2014 au Brésil en raison de la limite du nombre de supporters présents telle que décidée par les autorités tunisiennes. Et comme ces “contraintes sécuritaires" risqueraient d'être encore plus restrictives lorsque l'adversaire a pour nom l'Algérie, laquelle, sera en revanche soutenue par une “déferlante verte" comme cela a pu être vérifié lors de la CAN 2004, les responsables de la Fédération libyenne de football se sont fait une raison de ne pas jeter leur dévolu sur la Tunisie. L'Egypte, également, a été rayée de la short-liste de la FLF des pays voisins susceptibles d'accueillir la confrontation face aux Verts dans la mesure où la sélection égyptienne est elle-même frappée de huis clos en raison des troubles qui règnent au pays des Pharaons. Reste “l'option soudanaise" qui, a priori, n'encourage pas réellement les responsables libyens à la mettre à exécution étant donné l'énorme capital sympathie dont bénéficient les coéquipiers de Majid Bougherra du côté de Khartoum depuis le fameux épisode d'Omdurman, et qui risquerait de valoir à la sélection libyenne un “destin" semblable à sa voisine égyptienne. Tous les chemins semblent, de fait, mener au royaume chérifien d'où, au contraire du xénophile Soudan et de son accueillant Omdurman, la sélection algérienne garde un très mauvais souvenir... R. B.