Djemaâ Saharidj, ses quartiers, ses ruelles, ses fontaines, ses places ont vibré, durant une semaine, au rythme de l'art sous toutes ses facettes et du riche programme minutieusement concocté par les organisateurs. La 9e édition du Festival culturel itinérant Raconte-Arts s'est achevée dimanche dernier à Djemaâ Saharidj (commune de Mekla, à une trentaine de kilomètres à l'est de Tizi Ouzou). L'aventure de Raconte-Arts, organisée sous l'égide de l'APW de Tizi Ouzou, de la Ligue des arts cinématographiques et dramatiques (LACD), de l'APC de Mekla, de la Maison de jeunes et des comités de quartier de Djemaâ Saharidj, s'est déroulée sous le thème "Sur le chemin des sources se racontent les arts". Cette édition était dédiée à Salah Silem, membre fondateur du festival Raconte-Arts, décédé en 2010. Djemaâ Saharidj, ses quartiers, ses ruelles, ses fontaines, ses places ont vibré, durant une semaine, au rythme de l'art sous toutes ses facettes et du riche programme minutieusement concocté par les organisateurs. Tout y était : cinéma, théâtre, récitals poétiques, chants, nuit du conte africain, visites de sites du village, spectacles de rue, cafés littéraires, rencontres, ventes-dédicaces et divers ateliers culturels. Plus de 150 participants (Khenchela, Timimoun, Blida, Oran, Alger, Boumerdès, Bordj Bou-Arréridj, Bouira, Tipasa), et 35 artistes étrangers (France, Liban, Congo, Espagne, Italie) ont pris part à l'évènement. L'ouverture s'est effectuée par le plus fidèle partenaire du festival, en l'occurrence Denis Martinez. Selon Ahcene Metref, l'objectif de ce festival est de favoriser la diversité culturelle et de donner à l'interculturalité tout son sens, comme il vise à réduire au maximum tout ce qui relève du cérémonial pour faire de l'événement. Un espace à caractère populaire. Les activités culturelles et artistiques se sont concentrées entre la Maison de jeunes de Djamaâ Saharidj et la place Tala Mezziyen, la fontaine aux allures mythiques, sortie tout droit des tréfonds de l'histoire, où l'eau coule à flots douze mois sur douze. Pour les habitants de Djemaâ Saharidj, le village aux 99 fontaines – on n'en dénombre actuellement qu'une vingtaine seulement –, ce festival est un vecteur de culture qui demande l'implication de tous les villageois dans la réalisation du programme. Dans Raconte-arts, tout est improvisé, sans solennité, sans protocole, mais le plan est bien ficelé. Outre des lectures croisées, des récitals de poésie et des carnavals d'enfants, des projections et des récitals de chants ont eu lieu (le duo d'accordéon folk-berbère avec Marie Aude et Valérie Aubart, Rap 3 Paz et Jugurtha Chiout, Yasser Ameur du groupe Zaema, le groupe moderne de la Maison de jeunes de Mekla, Malek Kazoui, Karim Djeroud, Malek Bachi, Soraya Sbiri, etc.). Cette fête du geste et de la parole (Raconte-Arts) est l'occasion pour l'infatigable conteur congolais, Jorus Mabiala de porter la culture africaine à travers ses récits, où chants, danse et mots sont intimement liés. De nombreux ateliers et nuits du conte ont été animés. La déambulation nocturne est une étape très attendue. C'est une promenade guidée à la lueur de la bougie à travers les ruelles du village. Le rideau tombe sur la 9e édition de Raconte-Arts qui va quitter Djemaâ Saharidj. La dixième édition aura lieu en juillet 2013, à Ath Yenni, lieu où a été lancé Raconte-Arts, en 2004. C. N O