Cette pièce est la deuxième production de la Coopérative culturelle et artistique Port-Saïd d'Alger, après Kaida Hlima. Après une générale organisée à Béjaïa la semaine dernière, la pièce Wazir ou Rebi kbir (ministre coûte que coûte) a été présentée lundi soir à la salle El-Mouggar d'Alger. Produite par la Coopérative culturelle et artistique Port-Saïd d'Alger, écrite par Abdelhamid Rabia et mise en scène par Djamel Guermi, Wazir ou Rebi kbir oscille entre un discours humoristique et un discours politique. Car il est question, dans ce spectacle, de la dialectique du pouvoir, et surtout de l'ivresse du pouvoir qui pousse vers les pires excès. Une sorte de maladie du pouvoir dont l'issue est généralement la folie. Le personnage principal, incarné par Djamel Bounab, est Amar Bouzouar. Un homme assoiffé de pouvoir et d'autorité, qui cherche à devenir ministre coûte que coûte. Même si Amar Bouzouar est déjà député lorsque débute la pièce, celui-ci ne se contente pas de son poste. Il vise toujours plus haut et veut prendre la place d'un ministre qui a soudainement disparu. Pour y arriver, il utilise tous les moyens, même les plus sordides. Au placard la fierté, la dignité ! Amar tente même de corrompre des personnes influentes et dont l'appui pourrait être déterminant pour sa carrière. Se disant “diplomate", Amar Bouzouar procède par magouilles, mensonges et manipulation pour arriver à ses fins. Il sacrifie même le bonheur de sa fille, en acceptant de la marier à son pire ennemi, juste parce que celui-ci lui a promis le poste de ministre. Après bien des plans et des sacrifices, Amar accède au pouvoir et devient ministre, mais il n'a pas le temps de savourer sa victoire, car le gouvernement démissionne soudainement. Il n'accuse pas le coup et n'accepte pas sa défaite, ce qui le fait sombrer dans la folie. Il veut devenir président de la République, et même empereur. Sur scène, ils étaient sept comédiens à se donner la réplique, dans un jeu plutôt actif, rythmé de musique et de fonds sonores. La pièce résume bien la soif incontrôlée et abusive de ceux qui veulent le pouvoir quitte à tout perdre et tout sacrifier. “Wazir ou Rebi kbir" est la deuxième production de la Coopérative culturelle et artistique Port-Saïd d'Alger, après Kaida Hlima, une pièce inscrite toujours dans le théâtre politique et dans le registre de l'humour. Et si la coopérative s'attaque à des sujets politiques, c'est parce que “le théâtre n'a jamais été censuré, pour qu'il serve de miroir pour parler de ce qui ne va pas et mettre le doigt sur les anomalies des sociétés", a déclaré Mohamed El-Ouadi, président de la coopérative. La pièce sera reproduite prochainement dans plusieurs régions d'Algérie, lors d'une tournée qui débutera le 25 de ce mois à Aïn Témouchent, et se terminera le 9 août à Annaba. Wazir ou Rebi kbir sera représentée le 26 juillet à Mascara, puis le 28 juillet à Saïda. Du 1er au 8 août, la troupe sera à Khenchela, Oum El-Bouaghi, Batna, Tébessa et Skikda. Quant au public, il a été conquis. On remarquait une interaction positive tout au long de la pièce. Par ailleurs, la coopérative prévoit prochainement de mettre en scène une autre pièce intitulée Don Serra, qui reste dans le registre du politique, pour laquelle pas moins de 29 comédiens joueront sur scène. F Y N