À cent jours du grand rendez-vous électoral de l'automne aux Etats-Unis, Obama bénéficie d'une légère avance sur son adversaire républicain. Celui-ci s'est rendu en Israël pour essayer de combler son retard. Mais le président sortant reste à la merci d'un ralentissement de l'économie sur lequel il n'a que peu de prise, et les projections économiques restent maussades. Le chômage stagne à 8,2% et ne devrait baisser qu'à 7,9% d'ici à la fin de l'année, a admis la Maison Blanche. 60% des Américains nstiment que leur pays est sur la mauvaise voie, sans accorder toute leur confiance aux républicains ; les derniers sondages attribuent 46,4% des intentions de vote à Obama et 45,1% à Romney. La cote de confiance au président sortant reste juste en dessous des 50% malgré le pessimisme ambiant aux Etats unis. Obama et son équipe pilonnent les arguments de Romney selon lesquels son expérience dans les affaires ferait de lui un bon président pour l'emploi des Américains, espérant parvenir aux 65% de chances d'être réélu grâce à l'avance qu'il maintient dans certains Etats décisifs. Les démocrates ont eu recours depuis fin mai à un torrent de publicités télévisées agressives, visant les placements de Romney à l'étranger et le bilan social, selon eux désastreux, des entreprises contrôlées par l'ancienne société du candidat républicain. Les deux camps se rendent coup pour coup sur les thèmes de la politique étrangère. La Maison Blanche a ainsi monté une impeccable contre-programmation de la tournée de Romney à l'étranger, en glorifiant jeudi la "relation privilégiée" avec le Royaume-Uni au moment où le républicain y effectuait un faux pas, puis en promulguant une loi qui renforce la coopération avec Israël, pays dont l'adversaire d'Obama a rencontré dimanche les dirigeants à Jérusalem. Avant les grands rendez-vous de la campagne à venir, dont le rythme devrait s'accélérer en août avec les conventions présidentielles de deux partis en lice fin août et début septembre et trois débats télévisés les 3, 16 et 22 octobre, Romney s'est rendu en Israël pour la pêche aux voix juives. Le républicain a réaffirmé sa volonté, en cas d'élection, de resserrer les liens entre les Etats-Unis et Israël, où le président sortant ne s'est pas rendu, et a tenu devant l'establishment juif un discours de fermeté à l'égard du nucléaire iranien, très proche de celui des faucons de Jérusalem ! Romney assure dans son programme qu'il fera tout "pour résister à la campagne planétaire pour délégitimer Israël" et "pour assurer la sécurité" de l'Etat hébreu, en luttant contre "les politiques anti-israéliennes en Turquie et en Egypte." Pour lui, il est inacceptable que l'Iran puisse posséder l'arme nucléaire, reprochant à Obama de ne pas avoir eu une politique suffisamment forte vis-à-vis de la République islamique, pensant comme Netanyahu que les sanctions dures en application contre Téhéran sont inefficaces. Il est en parfait accord avec la menace israélienne d'une frappe militaire en Iran, la seule manière acceptable pour lui de traiter ce dossier. Le candidat républicain à la présidentielle américaine a souligné dimanche la "menace" représentée par un Iran doté de l'arme nucléaire, lors d'une visite à Jérusalem où il a suscité l'ire des Palestiniens en présentant la ville comme la "capitale" d'Israël. Il n'a pas soufflé un mot sur les Palestiniens ni sur les autres voisins d'Israël. Sa politique arabe n'est pas encore établie. Selon ses conseillers, la priorité va aux partenaires stratégiques de Washington comme Israël et la Pologne, dernière étape de sa première sortie internationale. D. B