Les négociations butent sur le prix de l'énergie. Le fameux projet Danielli qui devait connaître un aboutissement sur le terrain au niveau du port de djen-djen et jusque-là maintenu en stand-by dépend des discussions “en cours entre le promoteur et le ministère de l'énergie”, a indiqué l'ambassadeur d'Italie, Son Excellence Romualdo Bettini, mercredi dernier à l'occasion d'un séminaire sur les nouvelles technologies portuaires. D'une valeur de 300 millions de dollars, l'investissement tant attendu “est une société mixte entre une partie algérienne majoritaire dans le capital et un partenaire italien”, a souligné l'ambassadeur interrogé sur les retards d'une telle réalisation. “Le projet Danielli a besoin de réunir plusieurs facteurs pour qu'il aboutisse.” ajoutant que le problème qui s'est posé est lié au coût de l'énergie, c'est-à-dire le gaz utilisé dans la transformation de la matière première. En effet, fait-il remarquer, “la transformation du minerai de fer, principale activité de Danielli, ne peut être réalisable que si le coût est abordable pour que le prix du produit fini soit concurrentiel”. Tout le débat tourne actuellement sur le prix du gaz signale-t-il en précisant que les négociations se déroulent entre le ministère de l'énergie et le concerné sans omettre de mentionner que Sonatrach est partie prenante dans ces discussions, en définitive, primordiales puisqu'elles conditionnent en fin de compte la faisabilité ou non de l'investissement. “Le débat traîne depuis deux ans”, lâche Son Excellence romualdo Bettini qui relève que sur le plan du respect de l'environnement “des accords ont été trouvés”. En tout cas, le ministre doit décider incessamment, fera savoir le diplomate italien tout en indiquant que Danielli ne demande pas de faveurs : “Il souhaite juste s'assurer sur des coûts d'investissement raisonnables.” Il faut dire qu'à l'occasion de ce séminaire organisé par l'ambassade d'Italie en Algérie, la problématique liée aux échanges commerciaux via les ports a été largement débattue en présence notamment de hauts cadres du ministère des transports, du PDG de l'epal (entreprise du port d'Alger) et de quelques armateurs italiens ayant mouvement d'affaires sur l'Algérie. Au-delà des perspectives de formation et des accords de coopération décrochés à la fin de la rencontre, notamment avec la proposition des responsables du port de Livourne pour prendre en charge des initiatives de formation au bénéfice du personnel algérien activant dans les structures portuaires , il a fallu néanmoins tout au long de ces larges communications traverser des zones de turbulences puisque certains armateurs italiens semblaient paradoxalement ne point connaître les avancées réalisées par la partie algérienne dans sa gestion nouvelle des trafics liés au commerce extérieur. L'exemple du représentant du groupe italien Tarros est édifiant. Celui-ci a étonné l'assistance en déclarant que les autorités algériennes seraient en train d'opérer un retour au monopole sur certaines activités de services maritimes qui reviendraient, selon lui, aux seules sociétés publiques. Il sera vite rassuré par le représentant du ministère des transports qui mettra en avant l'abolition de la discrimination public-privé et en rappelant l'engagement irréversible de l'Algérie à travers la signature des accords d'association avec l'Union européenne. Un autre, quant à lui, a affiché des appréhensions sur la gestion des conteneurs qu'il envoie vers les ports algériens accusés d'être lourds et bureaucratiques en regrettant les délais de retour et de blocages de ses emballages métalliques. Il imputera ces faits aux services des douanes absents des débats — même s'ils ont été invités — omettant de signaler que souvent ce sont les contenus et non les conteneurs qui imposent les blocages au demeurant objectifs surtout lorsque la marchandise est sans équivoque prohibée. C'est dire la méconnaissance du terrain algérien par ces opérateurs paradoxalement engagés avec l'Algérie, une destination commercialement solvable et potentiellement enrichissante. Enfin, l'implication de la partie italienne pour la reconfiguration des espaces portuaires algériens est une excellente initiative à même de reconstruire la passerelle solidement édifiée entre les deux pays. A. W.