L'opération de reconversion d'une portion de la dette algérienne en investissements va bientôt concrètement démarrer. “La ratification par l'Italie de l'accord d'association Algérie-Union européenne interviendra avant mai 2004”. C'est du moins ce qu'a déclaré M. Romualdo Bettini, ambassadeur d'Italie en Algérie, invité, hier, au forum du quotidien El Moudjahid. L'ambassadeur d'Italie souhaite que l'Algérie fasse de même. Seuls quelques pays de l'Union européenne, la Suède, l'Irlande et l'Allemagne et récemment la France ont, jusqu'à présent, ratifié l'accord. Dans le cas où le processus n'est pas achevé avant mai, l'Algérie devra attendre sa ratification par les dix nouveaux membres au nom de la règle des droits acquis en vigueur au sein de l'Union européenne et le processus pourrait s'étaler encore sur deux années. L'ambassadeur d'Italie, Son Excellence Romualdo Bettini, s'est montré tout de même optimiste. Revenant longuement sur le mandat de l'Italie à la tête de l'Union européenne, le conférencier affirme que la présidence de son pays a permis la mise en place d'une assemblée parlementaire du partenariat euro-méditerranéen et le renforcement de la FEMIP. De l'avis du conférencier, l'Italie aurait préféré à la place de la Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (FEMIP), la constitution d'une filiale à participation majoritaire de la BEI, destinée aux partenaires méditerranéens. L'ambassadeur d'Italie en Algérie qualifie de “malentendu" le refus de l'Union européenne d'inscrire le GSPC et le GIA sur la liste des organisations terroristes. Le diplomate italien l'explique en faisant référence à la liste établie par l'ONU et qui s'applique à tous les pays, y compris ceux de l'Union européenne. Et, semble-t-il, les deux organisations terroristes activant en Algérie y figurent. L'Algérie, souligne M. Romualdo Bettini, a souhaité que les deux organisations terroristes soient inscrites sur la liste européenne, parce que celle-ci est plus contraignante. “Nous avons demandé à la partie algérienne d'expliciter sa demande", précise le conférencier, tout en soulignant que sur le fond, “il n'y a pas de problème". Sur le plan bilatéral, l'ambassadeur d'Italie a évoqué l'opération de reconversion d'une partie de la dette algérienne en investissements qui semblent “fonctionner dans de bonnes conditions". Plusieurs réunions ont été tenues. “Nous sommes à la fin du processus. On s'est mis d'accord sur les documents et les payements. Le mois prochain, il y aura une réunion pour approuver les projets présentés par la partie algérienne. Les secteurs concernés sont, entre autres, l'éducation, la santé et l'environnement”. Concernant le fameux projet Danieli, les négociations, selon le diplomate italien, butent sur le prix de l'énergie. Son Excellence Romualdo Bettini dit “ne pas comprendre les réticences algériennes". Tout le débat tourne sur le prix du gaz qui conditionne en fin de compte la faisabilité ou non de l'investissement. Sur cette question, les discussions traînent depuis deux ans. La firme Danieli demande un prix du gaz plus compétitif. Le diplomate italien souligne que cette dernière ne souhaite pas prendre la majorité dans le projet. Il a indiqué, du reste, que plusieurs industriels privés algériens y sont intéressés. M. R.