La région de Tigzirt, à travers ses trois communes (Tigzirt, Mizrana et Iflissen), situées à une quarantaine de kilomètres au nord de la ville de Tizi Ouzou, fait face depuis le début de cette semaine à une situation inextricable, faite d'une conjugaison de pénurie d'eau, de feux de forêt et de coupures d'électricité. Plusieurs incendies ont été, en effet, enregistrés depuis le début de cette semaine dans le massif forestier de Mizrana, où d'importantes étendues de broussailles, de maquis et de forêt ont été réduites en cendres. "Comme d'habitude à chaque période estivale, les pyromanes sont au rendez-vous pour mettre à feu notre région et détruire notre écosystème de plus en plus fragile. L'état ne fait rien pour faire face à ce phénomène récurrent", nous a déclaré un citoyen du village Azroubar, dans la commune de Mizrana, où plusieurs foyers d'incendie ont été signalés durant les nuits de samedi, dimanche et lundi à Tizi n'Bouali et Tamazirt Ourabah. Dans ce dernier village, c'est grâce à la mobilisation de la Protection civile, des forestiers et des habitants du village que le feu a fini par être maîtrisé, alors qu'il menaçait sérieusement plusieurs habitations de ce village situé au cœur de la forêt de Mizrana. Plusieurs autres incendies ont eu lieu dans la région d'Iflissen et au village Tifra, dans la commune de Tigzirt. Comme à Aït Yahia Moussa, les citoyens de cette région accusent ouvertement les militaires d'être à l'origine de ces incendies. Une source proche de l'armée rejette catégoriquement ces accusations. "Ce n'est pas vrai, ce sont des citoyens qui mettent le feu. Le cas du village de Tizi n'Bouali où la personne qui a été à l'origine de l'incendie a été surprise par les citoyens de ce village est édifiant", déclare notre interlocuteur. Par ailleurs, plusieurs coupures d'électricité et des chutes de tension sont signalées depuis le milieu de la semaine dernière à travers toute cette région côtière. Mais les souffrances de la population locale ne s'arrêtent pas là, puisque à ce lot de tracas s'ajoute les incompréhensibles pénuries d'eau qui touchent plus particulièrement Mizrana et Tigzirt. "Dites-leur que nous n'avons pas d'eau depuis plusieurs semaines en plein mois de Ramadhan. Cela est inacceptable et insupportable. Les responsables à différents niveaux ne jouent pas leur rôle, et c'est nous qui subissons les conséquences", a déclaré un citoyen de Tigzirt. à Aït Saïd, chef-lieu communal de Mizrana, les citoyens se sont révoltés et se sont attaqués à une station de pompage pour forcer l'ouverture de vannes que l'ADE avait fermées. Il est à souligner que cette situation tendue risque de dégénérer à n'importe quel moment si les pouvoirs publics ne se penchent pas sur ces préoccupations des citoyens. M H