L'ancien chef de la diplomatie algérienne a dû rapidement mettre les points sur les “i", après que l'opposition syrienne eut interprété ses propos sur un éventuel départ du président Bachar al-Assad comme une prise de position en faveur du régime de Damas. L'opposition syrienne a saisi la première occasion pour mettre dans la gêne le nouveau médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe pour la crise en Syrie, l'Algérien Lakhdar Brahimi, en se disant choquée par ses propos sur un éventuel départ de Bachar al-Assad. Mais, l'ancien ministre algérien des Affaires étrangères a immédiatement remis le Conseil national syrien à sa place en précisant que c'était plutôt au CNS de lui adresser des excuses “car il pouvait m'appeler et me poser la question", tout en assurant qu'un membre du CNS l'avait contacté samedi sans faire état de reproches de la part de l'organisation. Lors d'un entretien téléphonique à la chaîne Al-Jazeera du Qatar, il a également explicité ses propos sur la question de savoir si le moment était venu de réclamer le départ du président syrien Bachar al-Assad, en déclarant : “Concernant (la question de savoir) si M. Al-Assad va partir ou pas, je n'ai pas dit que ce n'était pas le moment pour lui de partir". “Il est bien trop tôt pour que je puisse prendre position sur ce sujet. Je n'en sais pas assez sur ce qui se passe", avait affirmé Lakhdar Brahimi, selon des propos rapportés par l'agence Reuters sur la nécessité d'un départ de M. Al-Assad. Le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, s'était dit dans un communiqué “choqué" par ces propos et avait réclamé des excuses. Le nouveau médiateur international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, doit s'excuser auprès du peuple syrien pour avoir affirmé qu'il ne savait pas si le moment était venu pour demander le départ du président syrien Bachar al-Assad, a ajouté la même source. “Nous appelons l'émissaire international — qui n'a consulté aucun Syrien sur (l'objectif) de sa mission — de s'excuser auprès de notre peuple pour avoir adopté cette position inacceptable", a indiqué le CNS, selon lequel ses propos offrent au régime syrien “le droit de tuer des dizaines de milliers de Syriens". Par ailleurs, le diplomate algérien a invité l'organisation à discuter avec lui, tout en insistant : “Cette affaire est très importante, trop importante pour que j'en parle sur Al-Jazeera ou sur d'autres médias". “Je suis actuellement en route pour New York afin de rencontrer les responsables des Nations unies (...). Après cela, je réfléchirai à ce sujet et à d'autres questions", a-t-il encore dit, avant de poursuivre : “Je suis là et tout le monde peut venir (me parler) mais je ne m'adresse pas aux gens à travers les médias (...). Qu'ils m'appellent et nous parlerons de la Syrie comme ils veulent". Ceci étant, pour le diplomate algérien il ne s'agissait plus d'“éviter" la guerre civile dans ce pays, mais bien de l' “arrêter". En effet, au cours d'un entretien avec la chaîne de télévision France 24, Lakhdar Brahimi a déclaré : “Une guerre civile, c'est la forme de conflit la plus cruelle, quand un voisin tue son voisin et parfois son frère, c'est le pire des conflits". “Il y a beaucoup de gens qui disent qu'il faut éviter la guerre civile en Syrie, moi je crois que nous y sommes depuis déjà pas mal de temps. Ce qu'il faut, c'est arrêter la guerre civile et ça ne va pas être simple", a-t-il aussi souligné. Il a jugé qu'en Syrie, “le changement est inévitable, un changement sérieux, un changement fondamental, pas cosmétique (...). Il faut que les aspirations du peuple syrien soient satisfaites", sans préciser toutefois si le départ du président syrien Bachar al-Assad du pouvoir était nécessaire. M T