La ville d'Annaba fait peur. Elle est devenue aujourd'hui une ville à hauts risques. Livrée à elle-même et plus que jamais aux gangs de voyous, elle fait fuir ses propres enfants vers d'autres cieux plus cléments. Pas plus tard que la veille de l'Aïd, deux bagarres sanglantes ont marqué l'ambiance festive de cette sacrée journée. Durant la première rixe sanglante, l'on dénombre un bilan de trois morts et une vingtaine de blessés. Cette bagarre, ayant opposé au début de la soirée de la dernière journée du Ramadhan, les jeunes de deux quartiers ruraux limitrophes, à savoir Es Sarouel (El-Bouni) et El-Karria (Sidi-Amar). Selon les éléments de l'enquête, cette rixe a éclaté à la suite d'une agression caractérisée suivie de vol de bijoux et du téléphone portable d'une jeune fille, originaire d'Es Sarouel, en visite chez des proches au lieu-dit El-Karria, un quartier rural de la commune de Sidi-Amar, dans la daïra d'El-Hadjar. Alertés, les membres de la famille de la jeune fille se sont rendus en force sur les lieux où le père de la victime, un quadragénaire allait trouver la mort par arme blanche à la suite d'une bagarre avec les agresseurs. La victime, qui a été atteinte, selon des sources médicales, de plusieurs coups de couteau à divers endroits du corps, à rendu l'âme sur le lieu de la bagarre, en l'absence totale des services de police. Dans la mêlée générale, un autre jeune allait trouver la mort, lui aussi “perforé" de coups de couteau. Ce dernier a rendu son dernier souffle quelques minutes après son transfert par la Protection civile au service des urgences du CHU Ibn-Rochd d'Annaba. À cela, il faut ajouter plus d'une vingtaine de blessés. Bien que tardive, l'intervention des éléments de la BMPJ de Sidi-Amar a été néanmoins salutaire pour de nombreux blessés lors de cette rixe. Selon nos sources, l'assassin du père de la jeune fille a été arrêté quelques minutes après son forfait par les éléments de la BMPJ, arrestation également de plusieurs individus ayant pris part à cette rixe. Depuis, les deux quartiers où la tension est toujours palpable, sont sous haute surveillance par un impressionnant service d'ordre. Il faut, cependant, reconnaître que la situation sécuritaire au niveau de nombreuses cités fantoches qui ont vu le jour, ces dernières années, à Annaba, est qualifiée de très détériorée et surtout difficile, voire impossible à maîtriser en raison de plusieurs paramètres socioéconomiques et culturels. Le même jour et à quelques encablures du lieu du drame, plus précisément à la limite des wilayas d'Annaba et d'El-Tarf, une autre bagarre sanglante a eu pour théâtre la mosquée de la localité de Ben-Amar. Ce sont deux bandes rivales qui se sont affrontées au moyen d'armes blanches et de gourdins quelques minutes avant la prière du sobh. Selon des sources sécuritaires, cette rixe s'est soldée par l'assassinat à l'intérieur du lieu de culte d'un fidèle et a causé des blessures caractérisées à une dizaine d'autres. L'on signale aussi l'interpellation de plusieurs individus par la Gendarmerie nationale. B. B