Un texte devant régir les permanences des commerçants durant les fêtes religieuses et nationales est actuellement au niveau du gouvernement. Les Algériens ont vécu, comme à l'accoutumée, une semaine mouvementée marquée par une pénurie cruciale en produits alimentaires de base. Deux jours avant et quatre jours après la fête de l'Aïd el-Fitr, 70% des commerces étaient fermés et n'assuraient aucune prestation de service aux consommateurs, sommés de payer la pomme de terre à 80 dinars, le sachet de lait à 50 dinars, la baguette de pain à 25 dinars et la bouteille d'eau minérale à 30 dinars. En cas de disponibilité, bien sûr. Jeudi, un responsable du ministère du Commerce est venu confirmer à l'opinion publique l'existence d'un texte de loi au secrétariat général du gouvernement qui régit l'activité commerciale et les permanences durant l'Aïd et les jours fériés. Mieux vaut tard que jamais, l'Etat a fini par réagir mais sans sévir. Mais bon, l'intention étant de replacer les choses dans leur contexte, ce responsable a affirmé que “ce texte vise à garantir un approvisionnement normal des citoyens en produits de base à travers l'organisation de permanences pour les boulangeries, les commerces des produits alimentaires et les vendeurs des légumes et fruits durant les fêtes religieuses et nationales". Face à ce phénomène récurrent, ce texte rappelle aux réfractaires l'obligation de se conformer aux termes de leurs registres du commerce. “D'ailleurs, cette loi précise les modalités d'organisation des permanences à même de garantir l'ouverture d'un nombre suffisant de magasins dans chaque agglomération et de définir les responsabilités des commerçants en partenariat avec les communes et les directions de commerce des wilayas", précisera le même responsable. Mais les commerçants ont fait fi de ces règles élémentaires de l'activité commerciale durant ces périodes marquées par une forte tension sur les produits alimentaires de base. Et si une “amélioration" en termes de disponibilité de produits est constatée ces dernières années, il est évident que les efforts de l'Union générale des commerçants et des artisans algériens (UGCAA) ont sensiblement contribué à inciter les commerçants à assurer le service minimum. En ce sens, M. Bellal, conseiller à l'UGCAA, a rappelé que leur instance avait mené une campagne de sensibilisation notamment auprès des boulangers et des marchands des fruits et légumes pour qu'ils poursuivent leur activité durant les jours de l'Aïd. En revanche, le même responsable a jugé utile de promulguer une loi exigeant des commerçants d'assurer la permanence durant les fêtes notamment pour la capitale. “Un texte de loi doit être promulgué spécialement pour la capitale devant inciter les commerçants, les boulangers, les transporteurs et les restaurateurs à poursuivre leurs activités normalement durant les fêtes et pendant la nuit (...) 70% des commerces étaient fermés durant les derniers jours du Ramadhan et de l'Aïd". Mieux, et pour faire face au monopole et au chantage de certains commerçants, il propose “la mise en place de boulangeries industrielles dont la gestion sera confiée à des entreprises publiques". En attendant que l'Etat sévisse, les dégâts sont là et parlent d'eux-mêmes. Car, cet absentéisme ne concerne pas uniquement l'activité commerciale en Algérie, mais tous les secteurs. Après tout, c'est une question de mentalité. À l'Etat de sévir.