L'Egypte n'a pas l'intention de rétablir ses relations diplomatiques avec l'Iran rompues depuis plus de 30 ans, rapporte hier, la presse égyptienne, moins d'une semaine avant un voyage à Téhéran du président Mohamed Morsi à l'occasion d'un sommet des pays Non-alignés. La visite, la première d'un président égyptien à Téhéran depuis plus de 30 ans, sera “protocolaire" et “il n'est pas question pour le moment de rétablir les relations diplomatiques", a rapporté la presse égyptienne, citant une déclaration du porte-parole de la présidence Yasser Ali. Le quotidien gouvernemental Al-Ahram a indiqué que M. Morsi ne resterait à Téhéran que quatre heures, le temps de remettre la présidence du Mouvement des Non-alignés à l'Iran lors de ce sommet prévu les 30 et 31 août. Selon le journal, le président égyptien, issu des Frères musulmans, s'arrêtera à Téhéran après une visite en Chine, pays qu'il a choisi pour sa première sortie internationale hors du monde arabe. Il sera accompagné lors de sa visite à Pékin d'une délégation composée de sept ministres et 70 hommes d'affaires. Dans une interview publiée mardi par Al-Ahram, le ministre iranien des Affaires étrangères Ali Akbar Salehi avait estimé que son pays et l'Egypte s'acheminaient vers une reprise de leurs relations diplomatiques. “Nous marchons dans cette voie et le rétablissement de nos relations ne dépend plus que de mesures protocolaires", avait-il assuré. “La révolution a ouvert un nouveau chapitre dans les relations de l'Egypte avec le monde extérieur", avait poursuivi M. Salehi. Téhéran a rompu ses relations diplomatiques avec Le Caire en 1980, après la révolution islamique, pour protester contre la conclusion en 1979, des accords de paix entre l'Egypte et Israël. Le président égyptien déchu Hosni Moubarak considérait l'Iran comme un élément déstabilisateur au Moyen-Orient. L'Iran a apporté le 17 août son soutien à une proposition de M. Morsi, faite au sommet islamique de La Mecque pour la création d'un groupe de contact avec l'Egypte, l'Iran, l'Arabie saoudite et la Turquie afin de tenter de régler la crise syrienne. R. I./Agences