Jamais la région n'a connu une vague de chaleur aussi intense. Jeudi et vendredi derniers, des records absolus de température ont été battus un peu partout à travers la wilaya, atteignant 45°C dans certaines localités. Les feux de forêt attisés par la canicule et les vents d'est parfois forts, difficiles à contrôler, ont de nouveau ravagé, une semaine durant, une bonne partie des versants nord et sud-est des monts de l'Edough, respectivement dominant la région côtière de Aïn Barbar et la plaine ouest de Annaba. Rien que pour les dernières 48 heures, on dénombre plus d'une vingtaine de foyers d'incendie ayant causé à beaucoup de personnes, notamment les bébés et les personnes âgées, des crises de suffocation. Nous avons appris que des dizaines de personnes ont, pour problème respiratoire, été évacuées aux différents services sanitaires de la wilaya, même si aucun cas sérieux lié à la canicule n'a été signalé au niveau des services des urgences des établissements hospitaliers de la ville. Ainsi, une vague de chaleur intense sévit à Annaba et a quelque peu gâché la fête de l'Aïd. Jamais la région n'a connu une vague de chaleur aussi intense. Jeudi et vendredi derniers, des records absolus de température ont été battus un peu partout à travers la wilaya, atteignant 45°C dans certaines localités. La région est ainsi en train de vivre un nouvel été caniculaire marqué par de nombreux feux de forêt qui détruisent des centaines d'hectares de végétation. À commencer par les zones de Mechwar El-Arab et celle d'El-Azla de Chetaïbi, Djebel Bouguetas qui domine l'école de police de Sidi Achour, ou encore la région boisée de Aïn Barbar. Selon nos sources, l'année 2012 est la plus destructrice, et ce massif forestier a vu plus de 20 000 ha de forêts ravagés par le feu, causant la désintégration du couvert végétal, qui assurait la fixation des terres sur une superficie forestière de la wilaya estimée à 68 824 ha. Aujourd'hui, même la réalisation d'un barrage programmé sur les hauteurs de la cité “Les Hongrois", dont l'étude a été achevée et approuvée, avec pour but de protéger la plaine ouest des inondations, ne servira à rien avec les tonnes de boue qui seront déversées par les eaux de pluie, estime-t-on. Ce massif a été déjà l'objet d'un massacre systématique depuis plusieurs années. Ceci s'est déjà répercuté d'une manière horrible sur les cités de la ville, surtout celles situées à la lisière de l'Edough, où on enregistre, à chaque pluie, des tonnes de vase et de boue qui se cumulent dans les rues et ruelles. L'Edough avait, au même titre que les monts de Beni Salah, Djurdjura, ceux des Aurès et du massif de Collo, été la cible d'une agression écologique pratiquée par le corps expéditionnaire français dans le cadre de la politique de la terre brûlée. Mais c'est précisément depuis les années 1990, autrement dit lors de l'occupation de cette chaîne par les intégristes armés, qu'un sévère coup fut porté à la faune et la flore. Depuis, l'Edough continue chaque été de perdre de son couvert végétal, en voyant ses flancs s'appauvrir et se décharner au fil des ans. Les jardins potagers qui fleurissaient autrefois ont laissé place à des espaces de terres dont l'état actuel est des plus propices à l'érosion sous toutes ses formes. Cette absence de verdure ceinture l'Edough et entraîne inexorablement la disparition du microclimat de la région de Annaba. Les eaux de pluie font leur œuvre, déversant des tonnes de boue qui viennent inonder les quartiers de la ville, particulièrement deux de l'Elisa, de l'Orangerie et de la plaine ouest en général.