Nous avons déjà abordé le thème du bon et du mauvais cholestérol, aujourd'hui nous allons parler des traitements et de leur efficacité. Quand les médicaments contre le cholestérol sont prescrits, c'est en général pour une longue durée. On doit donc être convaincu de leur utilité et surveiller qu'on les tolère bien. Il est nécessaire de définir le cholestérol. Le cholestérol est une substance lipidique, il circule dans le sang sous deux formes : l'une libre, l'autre estérifiée. Il a une double origine, un tiers venant de l'alimentation donc exogène, et deux tiers fabriqués par le foie donc endogène. Son rôle est prépondérant dans la composition des cellules, c'est le composant essentiel et fondamental des membranes cellulaires. Notre organisme l'utilise aussi dans la fabrication de la vitamine D, et on le trouve dans la bile. La notion de bon et de mauvais cholestérol n'est pas due à deux cholestérols différents, et ce sont les transporteurs dans le sang qui sont différents. Il existe deux types de transporteurs : - LDL (lipoprotéine de petite densité) ; - HDL (lipoprotéine de haute densité). Le bon cholestérol c'est celui qui est transporté par le HDL, il a un rôle important : débarrasser l'organisme du surplus de cholestérol en le conduisant vers le foie pour l'éliminer. Les HDL ont une capacité de débarrasser et de nettoyer nos artères de tous les dépôts lipidiques de mauvaise qualité, ce qui permet aux artères de garder leur souplesse. Le mauvais cholestérol, par contre, c'est celui qui est transporté par les LDL, il a pour rôle de déposer toutes les graisses sur les parois des artères, créant des plaques d'athéromes qui vont obstruer la lumière de ces artères. Le déséquilibre entre le bon et le mauvais cholestérol, surtout l'excès du mauvais, est à l'origine de maladies cardiovasculaires. Les médecins disposent de puissantes molécules pour réduire la quantité de cholestérol qui circule dans le sang. Les plus employées sont les statines, qui freinent la production par le foie de la redoutable graisse. Leur efficacité sur cette principale source de cholestérol, qui est de 70% par rapport à celle qui provient de l'alimentation, qui de l'ordre de 30%, a été démontrée par de nombreuses études. Ceci est très important car ce fameux mauvais cholestérol a tendance à stagner dans les vaisseaux et qu'il finit par les boucher. Les médicaments sont d'autant plus utiles pour les patients âgés (plus de 50 ans pour les hommes et plus de 60 ans pour les femmes) qui cumulent plusieurs facteurs de risque à savoir : - tabagisme ; - antécédents familiaux d'accident cardiovasculaire ; - diabète non insulino-dépendant. Et là, il faut insister sur le fait que quand une personne présente un de ces facteurs de risque, même si elle n'est pas obèse, elle peut avoir un taux élevé du mauvais cholestérol et avoir besoin d'un traitement. Les spécialistes disent même que si une personne est mince elle peut avoir besoin d'un traitement médical à cause des complications qui peuvent survenir. Certains patients à qui on a prescrit un traitement peuvent être étonnés que l'on ne donne pas le même traitement à leur voisin qui a le même taux de cholestérol. Il faut savoir que l'objectif n'est pas le même pour tout le monde, certains auront besoin d'un traitement et pas d'autres, surtout chez les prédisposés. En sachant que les médicaments prescrits le sont en général pour longtemps, il faut toujours surveiller la tolérance des malades envers ces médicaments, car tout médicament actif peut présenter des inconvénients : les hypolypémiants en général et les statines en particulier n'échappent pas à cette règle, c'est pour cela que plusieurs médicaments ont été retirés du marché. La complication la plus redoutée et la rhabdomyolise, qui est la destruction brutale des cellules musculaires, entraînant des douleurs musculaires et l'émission d'une urine rouge. La longue liste des effets indésirables qu'énumèrent les notices n'est pas une bonne raison pour s'affoler mais c'est une raison de se faire suivre correctement et consulter en cas de troubles inhabituels. Il est impératif d'avoir toujours à l'esprit que les maladies cardiovasculaires sont très fréquentes pour les personnes qui ne suivent pas un traitement lorsqu'ils ont une hypercholestérolémie et qu'un certain nombre de décès sont enregistrés chaque année. Sachant que 30% du cholestérol qui circule dans l'organisme est d'origine alimentaire, il est nécessaire de suivre un régime en plus du traitement et avoir une alimentation équilibrée à base de fruits et de légumes, et surtout diminuer la ration de viande rouge, de fromage et de laitage. La consommation d'huile d'olive et de colza est toujours la bienvenue. La sardine, le thon et les crustacés, pour ne pas dire poisson (trop cher pour les petites bourses), permettent l'apport en oméga 3. Ces derniers sont des acides gras essentiels que l'organisme humain est incapable de fabriquer lui-même, c'est pour cela qu'il faut absolument qu'ils soient apportés par l'alimentation. Ce sont des acides gras polyinsaturés. En conclusion, pour avoir une santé de fer, il est impératif de faire un bilan annuel et de suivre des traitements qui sont prescrits par les médecins traitants pour les maladies chroniques et surtout quand certains facteurs favorisants sont présents : hypertension artérielle, tabagisme, diabète non insulino-dépendant, obésité, mauvais cholestérol, antécédents familiaux cardiovasculaires. Si votre médecin vous prescrit une statine lorsqu'il y a une élévation de cholestérol qui circule dans le sang, c'est pour freiner la production de cette graisse redoutable par le foie et pour éviter les conséquences gravissimes : infarctus du myocarde et autres accidents vasculaires qui sont dus à l'obstruction des vaisseaux. Dr A. K. B.