Le président de l'assemblée pense que “cette baisse de rythme ne concerne pas uniquement notre pays" L'ouverture, hier, de la session d'automne de l'Assemblée populaire nationale (APN), a été marquée par une allocution de son président, M. Larbi Ould Khelifa. Intervenant devant un hémicycle archicomble en présence du Premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, et des membres du gouvernement, M. Ould Khelifa a estimé que “la session d'automne coïncide avec la rentrée sociale et la reprise des activités dans différents secteurs". “Nous n'accusons personne lorsque nous affirmons que ce rythme était à son plus bas niveau et que certains estiment que cette “hibernation" a des raisons objectives", a-t-il dit avant de noter qu'“elle ne concerne pas uniquement notre pays et ne reflète pas la réalité de l'activité politique, culturelle et économique après que l'Algérie eut dépassé avec succès les tempêtes qui ont frappé notre région en menaçant d'autres pays d'effondrement". Selon le président de la chambre basse du Parlement “d'aucuns au sein de la classe politique et de l'opinion publique pensent que la faiblesse ayant caractérisé le rythme de l'action institutionnelle et des différents secteurs d'activités connexes a entraîné la généralisation du laisser-aller dans le service public, la faiblesse du contrôle, tout en comptant sur le partage de la rente et en revendiquant la plus grande part de celle-ci sans effort ni mérite". À ses yeux, “la différence dans l'évaluation et le diagnostic de l'action des institutions de l'Etat et la libre expression des opinions constituent un phénomène sain, une preuve d'intérêt que portent les citoyens et les médias à la chose publique et un indice de la liberté d'expression et de la pratique de la culture démocratique". Néanmoins, fait-il remarquer, “nous ne défendons aucun secteur et n'accusons aucune partie lorsque nous disons que la critique et l'évaluation franche et rigoureuse diffèrent complètement de la propagation de l'esprit de catastrophe, de l'amplification des lacunes de la culture du désespoir, de l'alimentation du sentiment de désarroi et du complexe d'infériorité et de faire croire aux gens que tout ce qui se trouve sous d'autres cieux est meilleur que ce que nous avons". Et d'estimer que “ces jugements sont rares dans notre environnement international proche et lointain car saper le moral de la nation est une sorte d'arme de destruction massive qui impose la défaite de l'intérieur". Evoquant le programme de travail des députés à l'occasion de la session d'automne, le président de l'APN a cité le projet de loi de finances pour 2013 ainsi que celui portant règlement budgétaire pour 2010. Il est tout autant question de l'examen par le Parlement de l'avant-projet de loi portant sur l'organisation de la profession d'avocat ainsi que le projet de loi modifiant la loi relative aux hydrocarbures, la loi relative aux conditions d'exercice des activités commerciales et le projet de loi relatif à l'organisation des activités physiques et sportives. “Les enjeux et les défis auxquels fait face l'Algérie exigent l'approfondissement du dialogue entre les différentes formations politiques représentées à l'Assemblée", estime M. Ould Khelifa qui a appelé toutes les instances représentant la société civile à “s'impliquer dans ce dialogue". Par ailleurs, M. Ould Khelifa a affirmé sa solidarité, au nom de tous les membres de l'APN et de tous les Algériens, avec les familles des diplomates algériens enlevés en avril dernier dans le nord du Mali souhaitant voir ces otages retourner vers les leurs sains et saufs. NADIA MELLAL