Abdelaziz Bouteflika a nommé, avant-hier, un nouveau gouvernement qui sera dirigé par Abdelmalek Sellal, le nouveau Premier ministre. Il comprend 36 membres, entre ministres, ministres délégués et secrétaires d'Etat. Au-delà du nombre, ce qu'on peut relever, c'est que les ministères de souveraineté n'ont pas changé de titulaires, sauf la justice ; Belaïz, faut-il le rappeler, a été nommé à la tête du Conseil constitutionnel. Le président de la République a préféré ne pas bouleverser l'ossature du gouvernement, du moins jusqu'aux présidentielles de 2014, en plus, les hommes à la tête de ces départements sont, souligne-t-on, sans attaches partisanes. Ce qu'on peut également relever, c'est la nomination de technocrates à la tête de certains départements ministériels. Au-delà du maintien de Karim Djoudi au ministère des Finances, de la nomination de Chérif Rahmani à la tête du ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement en remplacement de Mohamed Benmeradi désigné ministre du Tourisme et de l'Artisanat, d'autres cadres ont été promus. Le nouveau ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, M. Sid Ahmed Ferroukhi, âgé de 45 ans et père de trois enfants, a cumulé 25 ans dans l'administration. Il a fait l'essentiel de sa carrière au sein du ministère de l'Agriculture. “J'ai gravi tous les échelons, d'ingénieur d'Etat au poste de secrétaire général. J'ai participé avec beaucoup d'équipes, dont celle qui a réalisé le Plan national du développement agricole (PNDA), celle qui a pris part à accompli la stratégie du développement rural. J'ai été chef de cabinet au ministère de l'Agriculture et du Développement rural", a-t-il indiqué, hier, lors de sa prise de fonction. “Il faut une nouvelle dynamique pour le secteur", a souligné M. Sid Ahmed Ferroukhi, mettant l'accent sur la nécessité d'impliquer “tous les opérateurs et techniciens" afin de relancer le secteur de la pêche et accorder “une importance particulière à la recherche scientifique dans le secteur". L'autre promu, Hocine Necib, ministre des Ressources en eau, est né le 2 octobre 1956 à Boghni (Tizi Ouzou) ; titulaire d'un diplôme d'ingénieur d'Etat en travaux publics (Ecole nationale des travaux publics), il a effectué un passage à l'Ecole des Ponts et Chaussées de Paris (France). Il a entamé sa carrière (1983) comme directeur de la direction des infrastructures de base (DIB) de la wilaya d'Alger. Il a été ensuite nommé directeur de l'Eguva (1987), puis directeur de l'urbanisme, de la construction et de l'habitat (Duch) de la wilaya de Béchar, directeur central pour l'exploitation et l'entretien routier au ministère des Travaux publics, directeur central chargé des routes, avant d'être nommé secrétaire général par intérim au même ministère. À signaler également le retour d'Abdelmadjid Tebboune au secteur de l'Habitat. L'arrivée des technocrates au gouvernement ne donne pas pour autant d'indication sur les intentions futures du régime, ni sur les arbitrages qui ont été faits en matière de réforme. À environ une année de l'élection présidentielle, il sera difficile aux nouveaux ministres de booster leurs secteurs respectifs. Et puis, dans un système aussi centralisé comme celui de l'Algérie, leur marge de manœuvre est très étroite. Les politiques sectorielles en Algérie demeurent encore livrées à l'incertitude et à l'hésitation, en matière de choix stratégiques. M. R.