Accueillant plus de huit millions d'élèves, soit le quart de la population algérienne, l'école algérienne verra au titre du prochain quinquennat 2010-2014 la construction de 1000 collèges et 850 lycées. Ces décisions annoncées lundi dernier par le chef de l'Etat, lors du Conseil des ministres, s'inscrivent dans le programme gouvernemental visant la promotion de l'ensemble de l'institution éducative nationale. Ces nouvelles constructions s'ajouteront aux 25.000 établissements scolaires- trois cycles confondus- implantés à travers toutes les wilayas du pays.` Unanimes quant à la pertinence de cette décision, les syndicats du secteur qualifient les futures constructions d'initiative louable, laissant entendre qu'elles régleront partiellement le problème de la surcharge des classes. Ils estiment que de grands efforts sont à mener pour régler définitivement le problème de la surcharge des classes. «L'Algérie a, certes, construit des milliers d'établissements scolaires depuis l'indépendance, mais ces infrastructures s'avèrent insuffisantes devant le nombre d'enfants scolarisés par rapport aux dernières décennies», soulignent les syndicalistes et enseignants du secteur, s'appuyant sur les enquêtes menées dans quelques wilayas du pays. Selon Sadek Dziri, président de l'UNPEF, la programmation de nouveaux établissements répond certes au souci de toux ceux qui souffrent de la surcharge des classes, mais le problème restera posé tant que les salles de classe subiront toujours la même surcharge. «Pour parvenir au ratio idéal défini par l'UNESCO - 25 élèves par classe - il faudrait prévoir la construction du double des réalisations prévues au titre du prochain quinquennat », a souligné M. Dziri, rappelant que dans certaines circonscriptions les CEM croulent sous le nombre croissant d'année en année des collégiens.«Ayant 56 élèves à leur charge par classe, les enseignants ont des difficultés à accomplir leur mission pédagogique. De même pour les élèves qui n'arrivent pas à assimiler ce qui leur est enseigné», déplore M. Dziri estimant que cette situation est souvent à l'origine des mauvais résultats scolaires. Le coordinateur du SNAPEST (syndicat des lycées techniques), M. Mériane estime qu'il est important de programmer la construction de nouveaux établissements scolaires, mais l'idéal serait d'assurer un suivi rigoureux pour qu'il y ait réalisation dans les délais réglementaires et conformément au montant alloué. «En construisant davantage d'établissements, l'Algérie pourrait atteindre les normes internationales en termes de nombre d'élèves par classe. Cette mesure sera certainement positive», a souligné M. Mériane.Pour le SNTE, il ne suffit pas de construire. «Il faut respecter toutes les spécificités des établissements scolaires», a souligné M. Boudjenah, rappelant qu'il faut tenir compte de l'aménagement des cantines scolaires dans les établissements scolaires notamment, dans les communes où le besoin se fait vraiment sentir.