La rentrée scolaire 2012-2013 risque d'être mouvementée voire perturbée. Les syndicats du secteur n'écartent pas de recourir à des mouvements de protestation et de grève, dans le cas où le ministère de l'Education nationale n'honore pas ses engagements en solutionnant certains dossiers en suspens. L'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) menace de paralyser les écoles dès la prochaine rentrée scolaire, prévue le 9 septembre, si la tutelle n'applique pas ses engagements. « Le ministère a le temps pour solutionner quelques problèmes et garantir de ce fait une rentrée scolaire calme et tranquille », dira M. Djazairi Sadek, responsable à l'UNPEF. « On ne sait toujours pas si la tutelle versera ces rappels effectivement au mois de septembre. On arrêtera de parler sur ce point le moment où on touchera notre argent», dira Djazairi en évoquant deux autres dossiers en suspens à savoir «les bavures du statut particulier», notamment pour certaines branches qui ont été lésées, et trouver des solutions au dossier relatif à la médecine du travail. Meziane Meriane, président du Syndicat national des professeurs d'enseignement secondaire et technique (Snapest), dira que « cette rentrée scolaire ne sera pas normale ». Il poursuit : «La tutelle n'arrive toujours pas à respecter ses engagements ». Le président du Snapest argumente: «Les rappels qui devaient être versés à la mi-juillet ne le seront qu'à septembre, alors que certains enseignants avaient déjà pris des engagements financiers en prévision de l'arrivée de ces rappels ». En ce qui concerne les raisons du report du versement des rappels avancées par le ministre de l'Education nationale Boubekeur Benbouzid, Meziane Meriane réfute l'argument de l'inflation. « Les enseignants ne sont pas responsables de l'inflation, cette inflation est le résultat d'une absence totale d'un contrôle sur le marché et par une économie très faible », a-t-il souligné en appelant le ministère à respecter au moins ce qu'il a promis et l'invitant à verser dans les plus brefs délais l'argent qui appartient aux enseignants. Meziane Meriane a évoqué un autre problème de taille, « une surcharge prévisible des classes dans les lycées avec l'arrivée de deux promotions en même temps ». Le président du Snapest a précisé que les syndicalistes vont attendre quelques jours pour tester les intentions du ministère. Et si jamais il n'y a pas de réponse dans les jours qui viennent, les syndicats tiendront leurs conseils nationaux et prendront les mesures qu'il faut. « En l'absence de réponse, on ne peut pas empêcher des mouvements de protestation, la grève sera fortement prévisible », a-t-il averti. Messaoud Boudiba, membre du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), a de son côté parlé de malaise au sein de la famille de l'éducation. Un malaise causé par le retard relatif au versement des rappels et des points noirs qui ont été relevés dans le nouveau statut particulier du secteur de l'éducation. Mais Boudiba a refusé d'avancer quoi que ce soit sur un éventuel mouvement de protestation, en attendant la tenue du conseil national de son organisme.