La commission nationale qui veille sur le suivi de l'exercice scolaire statuera sur le degré d'achèvement des cours dans un rapport qu'elle rendra public le 25 de ce mois. En attendant, les enseignants relèvent le fait que les programmes scolaires ne peuvent en aucun cas être achevés, déplorant en outre le problème de surcharge des programmes dans le système éducatif algérien. Un fait qu'il faut réviser, selon eux, afin de permettre une meilleure assimilation des cours par l'élève. Alors qu'on entame le dernier mois de l'exercice scolaire 2009/2010, et suite aux remous qu'à connus le secteur de l'éducation durant cette année scolaire, les enseignants sont unanimes à reconnaître que les retards générés par les deux mouvements de grève ayant secoué le secteur ne pourront en aucun cas être rattrapés. Selon Meziane Meriane, secrétaire général du syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), «le rattrapage a été bâclé puisque le programme de rattrapage mis en place par la tutelle n'est pas réalisable sur le terrain si l'on doit se conformer aux normes internationales. On ne peut en effet dispenser en deux jours un chapitre réalisable en sept jours». Cette façon de faire pose des difficultés d'assimilation chez les élèves, selon notre interlocuteur, qui ajoute que ces derniers «ne sont pas des objets à bourrer en connaissances». Tout en déclarant que l'exercice 2009/2010 reste une année particulière pour le secteur de l'éducation, Meziane Meriane déclare que «le bachelier de cette année arrivera à l'université amoindri et c'est là-bas que les lacunes vont apparaître». «La surcharge des programmes est fatale pour l'élève» Pour Messaoud Boudiba du conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), «l'élève ne peut pas s'accoutumer aux programmes du palier supérieur pendant son passage d'un niveau à un autre du fait que le problème des retards dans l'achèvement des programmes se pose chaque fois», ce qui nécessite, selon le syndicaliste, de revoir les programmes scolaires et de les alléger afin d'en finir avec le programme de surcharge des cours. Par ailleurs, selon notre interlocuteur, l'exercice scolaire actuel, marqué par cinq semaines de retard généré par le débrayage des travailleurs du secteur, ne peut en aucun cas voir les programmes menés à terme.» Le calendrier scolaire ne permet pas de rattraper un retard de trente jours en l'espace de seulement dix jours, étant donné que les normes de la pédagogie ne permettent pas de bâcler les programmes pour les élèves», explique-t-il. Le porte-parole du conseil des lycées d'Algérie (CLA) en la personne de Achour Idir annonce pour sa part qu'il faut admettre une réalité : «L'exercice scolaire en cours reste un échec sur tous les plans». Concernant le rattrapage des cours, le représentant du CLA dira que la réalité sur le terrain montre de grands retards en ce qui concerne la dispense des programmes, qui ne sont réalisés que seulement sur un taux de 55%». Selon Achour Idir, cette réalité mettra les heureux bacheliers devant la nécessité de redoubler d'efforts pour réussir leurs études supérieures.