Photo : Mahdi I. La rentrée scolaire, qui aura lieu le 11 septembre - le 6 pour les enseignants pourrait être perturbée. Des points risquent de noircir le tableau. Le chargé de communication du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), Achour Idir évoque le programme surchargé, le manque d'infrastructures, le manque d'enseignants à même d'assurer l'encadrement pédagogique sans omettre les revendications socioprofessionnelles des enseignants. Notre interlocuteur, plus explicite, regrette le fait que le département de Benbouzid n'ait pas procédé, cette année, au recrutement de nouveaux enseignants alors «que le déficit en la matière est flagrant». Le constat n'est guère meilleur, dira-t-il, concernant l'éternel casse-tête de classes surchargées. Là encore, le chargé de communication du CLA fera savoir que le taux élevé de réussite enregistré au BEM aura pour conséquence le surnombre des élèves par classe qui avoisinera les 45. Le chargé de communication du Cnapest, à quelques différences, abonde dans le même sens. Messaoud Boudiba estime que le manque d'infrastructures réceptionnées pèsera lourd cette année. Selon lui, les taux de réussite historiques obtenus l'année dernière, tous paliers confondus, amplifieront, à coup sûr, les effectifs déjà surchargés, des classes. A cela j'ajoute le manque d'enseignants, notamment de langue française et des mathématiques. La situation socioprofessionnelle n'est pas en reste. Pour Messaoud Boudiba, le ministère «refuse de prendre en charge les revendications des enseignants». Il fera allusion au dossier du régime indemnitaire, les œuvres sociales, ainsi que celui de la médecine de travail «qui attendent toujours des réponses concrètes». Meziane Meriane, le coordinateur du Snapest, indiquera, pour sa part, que le volet social, pas encore pris en charge par la tutelle avec des primes non versées, pourrait perturber le déroulement normal de la prochaine rentrée scolaire. Le manque «de visibilité dans la prise de position du ministère de l'Education nationale sur certains dossier, à l'image des oeuvres sociales», est, également, une étincelle à ne pas négliger. Meriane soutient, dans ce contexte, que le département de Benbouzid se doit de maintenir sa décision prise, récemment, concernant la décentralisation des œuvres sociales jusque-là l'apanage de l'UGTA. Rappelons que le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a annoncé le 24 août dernier que le dossier des prestations sociales est géré désormais, par les enseignants et les travailleurs (commissions des établissements éducatifs). Une mesure qui n'a pas convaincu pour autant le Cnapest et l'UNPEF. Ces derniers avaient fait part de leurs appréhensions quant au fait de confier la gestion des fonds des œuvres sociales à des commissions des établissements éducatifs qui auraient, selon eux, pour effet, l'annulation du principe de solidarité sur lequel sont fondées les œuvres sociales, en raison du fractionnement des fonds. Là encore, le premier responsable du secteur a annoncé que le volet lié à l'action de solidarité est un problème auquel «nous trouverons une solution». Aujourd'hui, les syndicalistes menacent de renouer avec la protestation si des mesures palpables ne seront pas prises pour prendre en charge leurs doléances. Meziane Meriane évoque même la possibilité d'investir la rue.