Pour sa première expérience dans le commissariat du Sila, le président-directeur général de l'Enag revient sur les perspectives et les nouveautés de cette édition qui se tiendra du 20 au 29 septembre au Palais des expositions. Liberté : Le retour du Sila à la Safex est un fait saillant. Après une délocalisation du complexe Mohamed-Boudiaf, le Sila revient cette année à son lieu “naturel" : la Foire des expositions. Comment s'est fait ce retour ? Messaoudi Hamidou : Le transfert du Sila du complexe Mohamed-Boudiaf à la Safex n'a rien à voir avec le nouveau et l'ancien commissaire. Le Palais des expositions dispose d'un parking de 2 000 véhicules et nous avons aussi à notre disposition le parking du centre commercial, c'est un avantage pour le salon et les visiteurs. En plus, il y a des moyens de transport qui passent à côté de la Safex, cela permettra aux gens d'éviter les désagréments d'autrefois : les embouteillages. Cela est un avantage extraordinaire pour tout le monde. L'invité d'honneur du Sila 2012 est l'Algérie, et vous faites la part belle à l'édition algérienne. Le Sila s'inscrira pleinement dans la célébration du cinquantenaire. Pourrirez-vous nous parler justement du cachet de cette édition ? (thématique, slogans, programmation, augmentation du nombre de participants, agrandissement de l'espace d'exposition, un programme d'animation étoffé, etc.). Nous avons choisi le slogan “Mon livre, ma liberté", vous savez durant les révolutions à des moments, le livre et l'édition avaient plus d'effet qu'une kalachnikov. Pour le cinquantième anniversaire de l'Indépendance, les maisons d'édition algériennes à ce que je sache ont mis le paquet sur le sujet à travers beaucoup de livres d'histoire qui parlent de l'Indépendance, de l'après-Indépendance, dans le but de répondre aux besoins et à la soif des étudiants et de nos lecteurs. Les années précédentes, l'espace était de 10 000 mètres carrés et cette année, il est à 14 000 mètres carrés, dont une superficie de 9 000 mètres carrés est destinée aux pays arabes et aux pays étrangers et 6 000 mètres carrés sont destinés aux Algériens. Nous avons un total de 630 maisons d'édition dont 250 éditeurs algériens. Il va y avoir pratiquement deux conférences par jour où nous aurons des invités de marque pour chaque conférence. Ils aborderont les thèmes de l'édition, droits d'auteur, révolution et de l'indépendance. Aussi, des hommages seront consacrés à nos écrivains, comme Mohamed Dib, Rachid Boudjedra et Assia Djebar, qui sera présente malgré son état de santé. Sur le site du Sila (www. Sila-dz.com), vous évoquez beaucoup de nouvelles choses : pour la première fois, il y aura du cinéma (projections) et de la musique (concerts). Expliquez-nous cette démarche qui semble pleinement s'inscrire dans un esprit d'ouverture ? Ce n'est pas un nouvel esprit. Mais, nous voulions faire sortir le salon de l'enceinte de la Safex. Il sera projeté douze films dans la cinémathèque comme l'Opium et le bâton, la Bataille d'Alger et le Vent du Sud, qui seront suivies de modérations sur l'édition et le cinéma. Vous êtes dans le métier de l'édition depuis de nombreuses années. Pourriez-vous revenir pour nous sur votre parcours ? Je suis dans l'édition depuis trente ans. J'ai appris beaucoup de choses et je n'ai rien appris, c'est un monde très vaste. Quand je fais mon bilan, je me considère toujours à l'école primaire dans l'édition. Mais, ce n'est pas un travail de monotonie, il y a toujours du nouveau, c'est un travail passionnant. J'aime sentir l'odeur de l'encre, du livre, j'aime participer à la conception d'une couverture, j'aime entendre la machine imprimer le livre. Chaque livre est un bébé pour moi. En occupant maintenant les fonctions de commissaire général du Sila, quelle va être votre démarche : travailler dans la continuité ou procéder à des changements ? Si changements il y a, que comptez-vous faire au juste ? Mon prédécesseur, Smaïn Ameziane, est un ami. D'ailleurs, je profite énormément de son expérience dans l'organisation. Je n'ai pas honte de dire que je suis un élève devant son expérience, il était sur le terrain, il connaît les problèmes et là, je poursuis son travail. Quand la ministre m'a chargé de cette mission, on a décidé de créer une filiale de l'Enag qui va s'occuper du Sila. Car, le salon est arrivé à un stade mondial, cette filiale travaillera au futur sur ce salon du 2 janvier au 31 décembre, c'est ce qu'on va faire dans le futur, préparer le salon à partir du 2 janvier, comme cela se fait partout dans le monde, il y a beaucoup de préparations à faire, il ne faut rien laisser au hasard, mon souhait est que nos amis arabes et étrangers, viennent ici, et trouver leurs livres dans les stands, d'être bien reçus et bien installés et que tout se fasse dans les temps. Le salon ne se terminera pas le 29 septembre mais deux mois après, dès que chaque édition recevra son argent et les invendus des livres. Cela entre dans le cadre du travail du commissaire. Sur votre site, vous avez annoncé que l'an dernier, plus d'un million de personnes ont visité le Sila. Quel est votre pari pour cette année ? L'an dernier, nous avons reçu 1,2 million de visiteurs. Nous avons fait des sondages à travers les entrées, en plaçant des portiques avec des compteurs. Il y a d'autres moyens pour avoir le nombre exact mais cela risque de ne pas plaire en proposant des entrées payantes. À ce moment-là, on aura le chiffre exact. Je souhaite qu'on fasse mieux que les autres éditions, avec tous les moyens de transport et de parkings disponibles. Chaque année également, des éditeurs se plaignent des livres qui restent bloqués (dans les ports) plusieurs jours. Y a-t-il eu des facilitations cette année ? Nous sommes en contact permanent avec les services de douanes et transitaires. Il y a déjà une bonne partie des livres provenant du Liban, de la Syrie, de la Jordanie, de l'Arabie Saoudite, l'Egypte. Je ne suis pas responsable de ceux qui expédient un container la veille du salon. Il faut expédier dans les temps pour travailler dans les temps. Il y a certaines éditions que nous harcelons par téléphone pour avoir la date de départ et ils attendent la dernière minute pour nous donner les détails. Cela n'est la faute, ni de la douane, ni du commissariat ni encore du port d'Alger. C'est tout simplement la faute des éditeurs. Depuis avril 2012, l'Enag a inauguré la filiale événementielle qui sera en charge d'organiser “le Sila dans les wilayas". Pourriez-vous nous en parler ? Effectivement, la filiale de l'Enag dans son agenda, ce n'est pas seulement le Sila. Nous avons un programme pour faire quatre salons régionaux : un au Centre, un à l'Ouest, un à l'Est et le dernier au Sud, sans oublier le salon de Sétif à l'occasion du 8 Mai. La filiale s'occupera des cinq salons régionaux.