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«Le livre a toujours été un vecteur de liberté»
Messaoudi Hamidou. Commissaire général du SILA
Publié dans El Watan le 13 - 09 - 2012

Le 17e Salon international du livre d'Alger (SILA) aura lieu du 20 au 29 septembre 2012 au Palais des expositions des Pins maritimes, à l'est de la capitale. Messaoudi Hamidou, nouveau commissaire du SILA, revient sur les conditions de préparation du principal événement culturel du pays.
- Cette année, le SILA revient au Palais des expositions après avoir «émigré» à l'esplanade du complexe du 5 Juillet. La période des chapiteaux est terminée !

Le retour du SILA au Palais des expositions des Pins maritimes n'a rien à voir avec l'arrivée d'un nouveau commissaire. Les données ont changé depuis l'année passée. D'où le déplacement du salon de l'esplanade du complexe du 5 Juillet au Palais des expositions. La Safex a récupéré un parking qui peut contenir plus de 2000 véhicules à côté de l'hôtel Ziri. Le tramway dessert désormais les lieux.
Les visiteurs du SILA pourront prendre ce moyen de transport commode, cela évitera les embouteillages et l'encombrement à l'entrée. Je lance un appel à l'Etusa pour renforcer cette ligne. Cela permettra aux visiteurs de se déplacer dans de meilleures conditions.
L'Etusa nous a promis de mettre le paquet. Nous avons prévu un chapiteau pour garder les enfants et permettre aux parents de circuler librement entre les stands. Une animation est également prévue pour les enfants. Nous avons fait appel aux services de traiteurs pour assurer la restauration. Le SILA sera ouvert de 10h à 19h. On verra, au cours du Salon, s'il faudra ouvrir la nuit ou pas. Cela dit, le lancement officiel du SILA se fera le 19 septembre ; le lendemain, les portes du Salon seront ouvertes au public.
- Quel est le slogan choisi pour le SILA cette année ?

«Mon livre, ma liberté» est le slogan du 17e SILA qui coïncide cette année avec le cinquantième anniversaire de l'indépendance. Le livre a toujours été un vecteur de liberté. Beaucoup de personnes ont participé à la libération des peuples par leurs œuvres et beaucoup d'autres ont écrit sur la guerre de Libération nationale et les dépassements du colonialisme (…). Certains seront présents au Salon. Nous avons invité des écrivains, des historiens et des universitaires pour animer des conférences quotidiennes, lesquelles commenceront à partir de 14h. Plusieurs thèmes seront développés durant les débats : «Des luttes et des mots, l'histoire du nationalisme dans l'édition algérienne», «De Gaulle et l'Algérie», «Les luttes révolutionnaires à travers le cinéma et l'image», «Transitions postcoloniales et stratégies de développement», «Ecrire en pays méditerranéen»…
Les détails seront communiqués à la presse le dimanche 16 septembre à 10h, lors de la conférence de presse (prévue à la bibliothèque nationale d'El Hama, à Alger, ndlr). Trois endroits sont prévus pour abriter les conférences, dont les salles Ali Mâachi et El Djazaïr au niveau duPalais des expositions.
- Combien de pays vont participer au 17e SILA ?

Cette année, 41 pays seront présents, il y aura 630 maisons d'édition dont 250 algériennes. En peu de temps, nous sommes passés de 48 maisons d'édition algériennes à 250. Cela veut dire qu'une politique du livre existe dans le pays. Le ministère de la Culture soutient l'édition à travers l'achat de chaque livre édité (…). La politique du livre sera évoquée lors des débats de même que la question des droits d'auteur. Une bonne partie des livres des éditeurs étrangers est déjà arrivée. C'est le cas notamment du Liban, de l'Egypte, de l'Arabie Saoudite, de la Jordanie. Le Maroc et la Tunisie ont envoyé les ouvrages par avion. Nous faisons en sorte que lorsque l'éditeur arrivera au Salon, il trouvera ses livres dans le stand qui lui est réservé. Nous voulons que nos invités soient à l'aise. Il faut noter que sept pays participent pour la première fois, comme la Chine. Nous avons consacré, comme lors des précédentes éditions du SILA, un espace à l'Afrique, «l'esprit Panaf'» (Festival culturel panafricain, ndlr). Cet espace sera animé par des auteurs du continent.
- Le romancier Rachid Boudjedra sera honoré cette année…

Absolument, nous allons consacrer tout un après-midi, le premier jour du Salon, en hommage à Rachid Boudjedra pour l'ensemble de son œuvre. Un hommage au romancier, à l'essayiste, au poète, au journaliste et au militant de la lutte de Libération nationale. Nous allons également rendre hommage à Rédha Houhou, Rabah Belamri et Yasmina Khadra. Mohamed Seghir Oustani, fondateur des éditions La Maison du livre, sera aussi à l'honneur. Mohamed Seghir Oustani a été l'un des premiers éditeurs algériens après l'indépendance. Nous voulons le sortir un peu de sa solitude.

- Vous êtes responsable de l'ENAG. Qu'en sera-t-il de sa participation ?

L'ENAG n'a jamais été absente du SILA. Nous allons présenter nos nouveautés, comme les romans.
- Y aura-t-il des réductions de prix lors du Salon ?

C'est ce que je souhaite ! En tant que commissaire, je ne peux pas imposer la réduction des prix. Je pense que c'est une occasion pour les éditeurs de faire de bonnes promotions. Ce sera bénéfique pour eux, pour les lecteurs et, surtout, pour les étudiants.
- Vous vous attendez à combien de visiteurs ?

Mon prédécesseur, Smaïn Ameziane, qui est un ami, a placé la barre très haut durant son mandat. Le nombre de visiteurs a dépassé 1,2 million par édition. Nous souhaitons maintenir ce niveau-là. Aussi, j'insiste sur l'utilisation des moyens de transport en commun pour que les visiteurs viennent en nombre (…). Cette année, l'espace réservé à l'exposition est de 14 000 m² ; en 2011, il était de 10 000 m². 6000 m² sont destinés aux éditeurs algériens, le reste aux participants étrangers.
- La séparation entre éditeurs nationaux, étrangers, arabes sera-t-elle maintenue ?

Cette séparation a été supprimée. Nous ne considérons pas les pays arabes comme des étrangers. Beaucoup d'éditeurs veulent être placés au pavillon central du Palais des expositions. Cela nous pose un problème puisque la surface utile de ce pavillon n'est que de 8000 m². Nous ne pouvons pas mettre tout le monde dans cet espace. C'est impossible.
Le visiteur du SILA vient pour tous les espaces d'exposition, pas forcément pour le pavillon central. Nous allons mettre en place une signalisation qui permettra aux visiteurs de situer les maisons d'édition s'ils ont une préférence donnée. Nous allons distribuer un petit dépliant avec un plan des stands. Nous allons placer les maisons d'édition par ordre d'arrivée. Il n'y pas de préférence. Cela dit, les stands «institutionnels» seront placés au pavillon central comme «l'esprit Panaf'» ou celui du «pays invité d'honneur». Cette année, l'Algérie est invitée d'honneur en raison de la célébration du cinquantième anniversaire de son indépendance.

- Justement, vous envisagez d'organiser un colloque sur les 50 ans d'indépendance…
Ce colloque est prévu les 28 et 29 septembre à la salle de conférences de l'hôtel Hilton, mitoyen au Palais des expositions. Une quarantaine d'intervenants prendront la parole durant cette rencontre.
La Révolution algérienne, l'indépendance et l'après-indépendance seront débattus lors de ce colloque (…). Pour éviter que le SILA soit pas concentré au niveau du Palais des expositions, nous avons décidé d'organiser la projection d'un cycle de douze films inspirés de romans à la Cinémathèque algérienne. Les projections seront suivies de débats (projections prévues à 15h et 18h, nldr). Ce sera une sorte de carte de visite pour le SILA.
- Le commissariat du SILA a-t-il enfin un siège ?

Le commissariat du SILA, sur instruction du ministère de la Culture, est devenue une filiale de l'ENAG. Il est installé avec ses propres moyens et structures au complexe graphique de Reghaïa. Le SILA a atteint un tel niveau qu'on ne peut plus travailler de manière conjoncturelle. Chaque Salon se prépare du 1er janvier au 31 décembre. Il y a beaucoup à faire.
- La date de fin septembre sera-t-elle maintenue pour le SILA ?

Vous savez que pour les salons littéraires internationaux, il y a un agenda à respecter. Nous nous situons dans une période de l'année qui nous est pratiquement imposée. On le maintient en septembre. A mon avis, c'est une bonne période. C'est la rentrée sociale, la rentrée universitaire et scolaire.
C'est une occasion pour les étudiants et pour les parents d'élèves de «faire le plein» d'ouvrages, livres et manuels au détriment, peut-être, de nos amis libraires. Cette année, la préparation a été difficile du fait de la période des congés qui a coïncidé avec le Ramadhan. Pour le commissariat, le salon ne se terminera pas le 29 septembre…
- Avez-vous contacté le Syndicat des éditeurs pour la préparation du SILA ?

Tous les éditeurs algériens sont nos amis. Nous n'avons de problème avec personne. L'ENAG et moi avons de bonnes relations avec tout le monde. Nous sommes ouverts à toute proposition.


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