Aller à la rencontre des habitants des communes les plus reculées est la démarche de l'actuel directeur de la culture de la wilaya, qui souhaite faire de Batna un lieu de rayonnement culturel, d'autant que l'engouement, des grands et petits, est remarquable. Les responsables du secteur culturel dans la capitale des Aurès, à leur tête la direction de la culture, semblent chercher une issue, pour redonner un tant soit peu un sens à l'acte culturel en quittant les quatre murs pour aller vers le citoyens, et pas spécialement le citadin, mais plutôt l'habitant des zones rurales, pour la simple raison qu'ils ont trouvé du répondant et de la demande. Lors d'une rencontre avec le directeur de la culture de la wilaya de Batna, M. Bougandoura et ses collaborateurs pour la présentation d'un bilan des différentes activités qui ont eu lieu, surtout dans les zones rurales, le responsable du secteur nous a fait savoir que le festival local “Lire en fête" s'est déroulé “dans les meilleures conditions, qui ne sont ni matérielles ni protocolaires. C'est le rush des citoyens et surtout des enfants, en particulier dans les zones rurales. Le bibliobus attribué par la tutelle était l'attraction". En plus de ce véhicule où les petits villageois ont trouvé leur bonheur (livres pour enfants) d'autres surprises les attendaient : atelier de dessin, coloriage, calligraphie, musique, lecture, pièces de théâtres et, le clou de la fête : le conteur que les présents, grands et petits, ont énormément apprécié. L'opération n'aurait certainement pas eu autant de succès sans la contribution des bibliothèques des communes visitées, qui sont au nombre de treize. Bien sûr, à la clôture de la fête dans chaque commune, des récompenses et prix étaient remis aux enfants. La cinquième édition du festival international de la littérature et de livre de jeunesse, qui a fait halte dans la capitale des Aurès, semble avoir donné des idées aux responsables du secteur culturel, qui disent ne pas vouloir faire dans le grandiose, mais plutôt l'utile. Le premier responsable du secteur nous confie qu'après un tel succès, “la direction ne compte pas s'arrêter en si bon chemin, car ça pénalise les petits enfants scolarisés ou non qui résident loin de la capitale des Aurès". Grâce au bibliobus qui peut transporter des milliers de livres, les habitants des communes les plus reculées de la wilaya auront la possibilité de se familiariser avec le livre. La volonté n'est pas ce qui manque à Batna, puisque les animateurs et encadreurs (comédiens, dessinateurs, conteurs, etc.) se tiennent prêts à tout moment pour partager leurs expérience et savoir-faire. “Les caravanes ne vont pas tarder à reprendre du service. Nous sommes conscients du rôle qu'elles ont à jouer dans le désenclavement, culturellement parlant, de plusieurs zones déshéritées qui sont à plus de 100 km du chef-lieu", nous souligne M. El-lmi, chef de service et inspecteur de l'animation culturelle. Et à M. Bougandoura de conclure : “Si nous ne partageons pas le savoir, la science et la culture, c'est que nous avons failli à notre mission." R H