“La leucémie myéloïde chronique était mortelle en 2005, car l'Algérie ne disposait pas de moyens thérapeutiques pour la traiter. Seuls quelques patients bénéficiaient d'une allogreffe. Depuis 2007, la LMC est devenue une maladie chronique grâce aux médicaments désormais disponibles", a soutenu le professeur Bekadja, président de la Société algérienne d'hématologie, en marge des travaux en plénière d'une rencontre internationale sur cette pathologie. “Le traitement est prescrit à vie. Les médicaments (des comprimés, ndlr), qui ont vocation de produits hospitaliers, ne doivent absolument pas manquer. Le ministère de la Santé doit veiller à leur disponibilité en permanence", poursuit notre interlocuteur. 2 000, 2 500, 3 000... Algériens souffrent de cette forme de cancer du sang. Les chiffres sont imprécis. Il est admis, néanmoins, que 250 nouveaux cas sont diagnostiqués, chaque année dans le pays. Il est question dès lors d'améliorer la prise en charge médicale des leucémiques. À ce titre, la filiale algérienne du groupe pharmaceutique suisse Novartis développe le projet Tasmax. Il consiste en la dotation des laboratoires d'immunologie et de biochimie des CHU et EHU de plateaux techniques et kits PCR en vue de réaliser des examens de biologie moléculaire. L'opération leur permet, en outre, de se mettre au niveau des standards internationaux. “Ces analyses ne se faisaient pas en Algérie jusqu'au mois d'avril dernier, alors qu'elles sont vitales pour affiner le diagnostic et adapter le traitement", a indiqué le docteur Yazid Hadjadj, responsable du département oncologie chez Novartis Algérie. “Cela implique un impact économique conséquent, puisque ces examens conduisent à la rationalisation du traitement", a-t-il précisé. Le groupe Novartis s'est fixé pour objectif de prendre en charge 1 000 malades, sans limitation du budget, car il lui est difficile de connaître, à l'avance, combien coûtera le projet du fait que le coût de l'examen n'est pas établi. Le laboratoire de biochimie du CHU de Béni-Messous a été le précurseur de cette opération qu'il a démarrée au mois d'avril dernier. Suivront l'EHU d'Oran (octobre), puis les CHU d'Annaba, de Constantine, Sétif et Batna. “Jusqu'au mois d'août dernier, 48 malades ont été diagnostiqués dans le cadre de cette opération. Nous devons conclure l'année avec 200 patients. Nous rencontrons encore des problèmes de logistique dans le transfert des prélèvements d'une wilaya à une autre", a souligné M. Hadjadj. Par ailleurs, le professeur Jean-Michel Cayuela, responsable du secteur d'hématologie moléculaire de l'hôpital Saint-Louis, a exposé les méthodes d'étude quantitative de la réponse au traitement des hémopathies malignes. S. H.