Comme révélé par Liberté dans notre édition de samedi, Roland Courbis sera vraisemblablement le nouvel entraîneur de l'USMA. Les deux parties sont parvenues à un accord et le technicien devrait s'engager dans “les prochaines 48 heures" avec l'USM Alger. “Dans les deux ou trois jours à venir, je serai à Alger pour rencontrer le président de l'USMA et éventuellement finaliser. Je vais essayer d'assister au match de mardi (face à l'USM El-Harrach à Blida, ndlr). Je dois prendre mes fonctions le 1er ou le 2 novembre prochain", a affirmé Courbis lors d'un entretien téléphonique à l'APS. Et d'ajouter : “On doit voir cela dans la journée (hier, ndlr), par rapport à mes obligations, à mon visa et à pas mal d'autres choses." “Il reste un petit problème à régler puisque s'entraîner et jouer sur un terrain synthétique n'est pas ce que je voudrai. Mais j'aurai la possibilité d'aider un groupe de joueurs de qualité pour essayer d'être champion ou vice-champion d'Algérie. C'est un challenge qui me convient", a-t-il souligné, précisant qu'il ne devrait pas rencontrer de problèmes “du fait que j'ai toujours eu de bonnes relations avec les Africains". Cependant, Rolland Courbis présente la particularité de ne pas posséder des diplômes de haut niveau comme exigé par la Fédération algérienne de football. La FAF avait, en effet, rappelé lors de la dernière réunion du bureau fédéral, lundi dernier, qu'elle exigeait des diplômes plus élevés aux entraîneurs étrangers. “En application des lois en vigueur en Algérie et des règlements de la FAF, la profession d'entraîneur étranger de club est réglementée. Aussi, les entraîneurs étrangers qui exerceront en Algérie devront obligatoirement y satisfaire et fournir les diplômes les plus élevés de leur confédération pour prétendre à une qualification pour exercer dans un club professionnel algérien", note la FAF. Or, il faut savoir que le coach français a entraîné le club suisse du FC Sion, en avril dernier jusqu'à la fin de la saison 2012, mais ne disposant pas de la licence UEFA Pro pour coacher en Super League, il quitte le club. Depuis, il n'a managé aucune équipe. Il n'est titulaire que d'un diplôme de 2e degré, comme il le dit lui-même dans une interview à un magazine français. “Je n'ai que 80% des diplômes. J'ai le premier degré, le deuxième degré et le troisième, je le passerai prochainement", avoue-t-il. Du coup, le contrat de Courbis pourrait être rejeté par la FAF, comme ce fut le cas pour Patrick Liewig (MCA), recalé par la FAF en début de saison. À moins que la fédération ne daigne lui accorder une dérogation, ce qui est peu probable. Une source proche de la FAF nous a confié hier qu'il n'y aurait pas de dérogation à la règle et le communiqué de la FAF a été explicite à ce propos. En juin 2012, il avait pourtant critiqué l'USMA Contacté par l'USMA l'été dernier, avant le recrutement de Gamondi, Rolland Courbis a fortement ironisé dans France football, le mois de juin dernier, sur l'échec de ces négociations. “À l'intersaison, j'ai failli signer à l'USM Alger. Mais il paraît que j'étais trop cher, alors que j'ai appris que dans l'effectif, il y avait au moins cinq joueurs qui gagnaient plus que moi ! Et les gus en question, ce n'étaient pas Messi et Cie. Donc, non, je ne suis plus prêt à accepter ce type de challenge à ces conditions... Au Barça, si je suis moins payé que Messi, je vous assure que je ne fais pas la gueule. Donc, ce n'est pas demain la veille que je vais travailler à Alger, avec tout le respect que j'ai pour ce club. Certains confrères cassent le boulot en acceptant des salaires qu'ils ne devraient jamais accepter. Je comprends qu'ils aient besoin de manger, mais c'est un fait", a fait savoir Courbis. Mais le meilleur il l'a laissé pour la fin, jugez-en encore une fois : “Alors, le président algérien qui me lance : ‘Qu'est-ce que vous êtes cher pour un technicien !' Ah oui, pour un entraîneur qui est l'homme le plus important, en théorie... Et d'ajouter : “Alors qu'en plus, je quitte mon pays, je vais sur un terrain synthétique où chaque jour, à l'entraînement, mes gars se font des ampoules, je me tape le Ramadhan..." Je fais les entraînements le soir, j'ai à ma disposition vingt-cinq joueurs compliqués, et non une dizaine. Je dois gérer ça et il paraît que je suis cher ? Depuis, je suis devenu le premier supporter de l'USM Alger, mais depuis mon canapé..." Les frères Haddad ont dû apprécier ! Le technicien français, Rolland Courbis, n'est pas un entraîneur comme les autres, et ce, pour diverses raisons. Son passé sulfureux, ses démêlés avec la justice, la tentative d'assassinat dont il a été victime en 1996 et ses coups de gueule font de lui un personnage bien singulier. Il a été déjà condamné par la justice française dans diverses affaires liées au monde du showbiz et du football dont la plus médiatisée, celle de l'O Marseille. S. L.