Les créances détenues par les Eriad sur les distributeurs de la farine et de la semoule, les grossistes et les boulangers avoisinent les 13 milliards de dinars, soit 1 300 milliards de centimes. Le chiffre a été révélé, hier, par le ministre de l'industrie. En tête du peloton, Eriad Sétif, une entreprise cotée en Bourse, qui, à elle seule, affiche une créance de 7,528 milliards de dinars, soit 139% du chiffre d'affaires des neufs premiers mois de l'année 2003 ; Eriad d'Alger 1,6 milliard de dinars, de Tiaret 2 milliards de dinars, de Sidi Bel-Abbès 870 millions de dinars. Le ministre parle “d'une gestion débridée”. Semble-t-il, le secteur public a eu recours à des facilités commerciales pour préserver certaines parts de marché en raison de la rude concurrence opérée par le secteur privé nouvellement installé et bénéficiant d'avantages fiscaux. Pas seulement, affirme le ministre, en citant l'exemple du complexe de Djelfa, fermé “pour mauvaise gestion et non en raison de la concurrence”. Selon lui, le directeur général de ce complexe a mis en place un réseau “de clients fictifs”. Les créances au niveau de ce complexe sont estimées à 92 milliards de centimes. “Le laxisme barakat”, lance le ministre de l'industrie. En ajoutant que “des mesures doivent être prises au niveau du CPE pour arrêter la mascarade”. Pour rappel, le conseil national de l'investissement avait pris récemment la décision d'arrêter l'octroi d'avantages fiscaux pour les investissements dans les minoteries et semouleries, estimant que le secteur est saturé. Le ministre de l'industrie a laissé entendre que les capacités installées représentent trois fois les besoins nationaux. B. K.