Depuis le 15 juillet, les activités d'ERIAD les Moulins de Béchar sont suspendues pour une durée d'un mois, jusqu'au 15 août. Raison invoquée : « l'entretien des équipements de l'unité de production qui exige un délai de 30 jours », selon un responsable de l'entreprise publique. Cependant, des signes avant coureurs d'une pénurie de pain qui se profile à l'horizon, consécutivement à une réduction des livraisons de farine et de semoule, se manifestent déjà au niveau des communes éloignées du chef-lieu de wilaya. Si la population citadine de Béchar peut s'approvisionner en pain chez les boulangers, il n'en est pas de même pour les populations des ksours et des communes éloignées qui privilégient la semoule comme aliment de base au détriment de la farine. Or, c'est précisément cette denrée (la semoule) qui commence à se raréfier ces derniers jours. Un responsable d'ERIAD les Moulins, contacté, reconnaît implicitement un fléchissement des livraisons en direction des clients mais assure que la situation n'est pas dramatique et que les boulangers seront les premiers servis pour éviter le spectre de la pénurie. Le stock actuel dans les entrepôts d'ERIAD de Béchar ne dépasse pas, selon une source digne de foi, les 12 000 quintaux, couvrant les besoins des populations des wilayas d'Adrar et de Tindouf. Il faut noter que les besoins en farine, pour la seule commune de Béchar, sont de l'ordre de 100 quintaux/jour et 2 000 quintaux/jour pour l'ensemble de la wilaya composée de 21 communes. Les filiales du nord (Saïda, Mascara, Sig et Ouled Mimoun) seraient détentrices de plusieurs milliards de centimes de créances non honorées par ERIAD les Moulins de Béchar. Selon nos informations, cette situation influe lourdement et négativement sur l'approvisionnement régulier au profit de l'entreprise publique de Béchar. Le responsable local ne veut pas dramatiser l'existence de ces créances qui, dit-il, « sont courantes entre partenaires commerciaux et que ces dettes sont en voie d'épuration. »