Réputé pour son franc-parler et surtout son esprit fonceur, l'entraîneur du Mouloudia d'Alger, Djamel Menad, ne comprend pas le “scepticisme" perceptible, selon lui, chez les Algériens, après le tirage au sort de la CAN, qui place l'Algérie dans un groupe difficile avec la Côte d'Ivoire, la Tunisie et le Togo. “Franchement, j'ai été étonné de voir beaucoup d'Algériens qui m'interpellent dans la rue pour se désoler du résultat du tirage au sort, affirmant que nos chances sont réduites eu égard à la valeur de nos adversaires. Mais pas du tout ! C'est tout de même de l'Algérie dont nous parlons là et, ma foi, nous avons une équipe, certes, en pleine construction mais qui aura son mot à dire dans cette CAN. Le tirage au sort ne nous a pas gâtés ; vous avez quatre ex- mondialistes dans un seul groupe, ce qui est un peu inhabituel dans ce genre de compétition dès le premier tour, mais il faudra faire avec et bien se préparer pour ce rendez-vous. Je pense que si nous serons prêts le jour J et que nous ayons confiance en nos capacités, nous aurons les moyens de surprendre n'importe qui. En tant qu'entraîneur, ce qui compte pour moi c'est le niveau de l'équipe ; si les Verts se préparent bien, ils seront à la hauteur. Ils ont un défi à relever, un prestige à défendre et surtout des chances existantes à jouer à fond", confie le meilleur buteur de la CAN 90, qui a vu la consécration de l'Algérie à Alger contre le Nigeria. “De toutes les façons, cette CAN va servir de baromètre pour l'équipe d'Algérie, on va savoir de quoi ils sont vraiment capables nos gars et, à mon avis, nous sommes loin d'être mauvais. Si nous voulons aller en Coupe du monde, si nous voulons mériter un avenir meilleur, alors on doit se distinguer dans ce genre de compétitions relevées. “C'est en battant de grandes équipes qu'on se forge une réputation. À ce titre, passer le premier tour dans cette CAN serait déjà un grand pas vers le retour parmi les ténors de ce continent", ajoute-t-il. Celui qui affirme n'avoir jamais perdu contre la Tunisie ou la Côte d'Ivoire et qui n'a jamais affronté le Togo indique, en outre, que “l'EN doit effectuer une bonne préparation au double volet psycologique et tactique". “On se doit d'être prêts le jour J. Nos joueurs doivent faire preuve d'une grande rigueur tactique et d'un engagement sans faille. Le premier match sera important et déterminant. On doit bien s'appliquer car les Tunisiens sont rigoureux sur le plan tactique et très combatifs. Ce jour-là, il faudra être au top pour espérer arracher un bon résultat. Si nous réalisons quelque chose de bon contre la Tunisie, je pense que l'Algérie sera lancée dans cette compétition et que les joueurs seront galvanisés. À partir de là, tout sera possible pour nous. Nous pourrons négocier un autre bon résultat contre le Togo sans attendre le troisième match contre la Côte d'Ivoire". Pour Menad, “le match contre la Tunisie revêt un cachet spécial. C'est un derby avec la charge émotionnelle qu'il implique, et un bon résultat contre les Tunisiens peut procurer à l'EN un grand ascendant psycologique nécessaire pour la suite de la compétition." Menad avoue que “la Côte d'Ivoire est favorite du groupe mais il n'est pas dit qu'elle est imbattable." “La preuve, nous avons battu cette équipe lors de la CAN 2010. Pour ce qui est du Togo, cela reste un peu une inconnue ; elle a beaucoup changé cette équipe togolaise qui renferme des joueurs qui évoluent presque tous en Europe. Il faudra donc bien se renseigner sur cette équipe", conclut-il. S.L.