Les gangs semblent être intraitables et bien structurés, au grand dam des habitants de la cité. Annaba by night ressemble beaucoup plus aujourd'hui à une forêt sauvage où la loi de la jungle est appliquée. Il s'agit là de l'avis des experts, des politiques et des citoyens interrogés à ce sujet. Les gangs qui y sévissent semblent être intraitables et bien structurés, au grand dam des habitants de la cité. Les plus dangereux demeurent les gangs de motards, organisés en véritables sectes mafieuses. D'ailleurs, ils opèrent dans des quartiers censés être hautement sécurisés, à savoir les quartiers chic du littoral annabi, lesquels semblent frappés d'une malédiction. Au niveau de plusieurs cités, à l'exemple de celle des Jasmins, d'Oued Kouba, de Sainte-Thérèse, ou celles implantées sur les hauteurs de Saint-Cloud et Chappuis, l'éclairage public a été saboté afin de permettre aux gangs de s'adonner à leur activité nuisible. Selon des spécialistes avertis, cette puissance hybride, pernicieuse et furtive est en train d'ériger un puissant empire criminel et livre une guerre sans merci pour le contrôle d'activités clandestines, en l'occurrence les réseaux de stupéfiants. Ces gangs ont vu le jour il y a quelques mois du côté de la cité Sainte-Thérése, où des ateliers nocturnes clandestins de mécanique propres à ces motards ont été dénoncés par les habitants et les fidèles de la mosquée Ouhoud. Le bon sens veut que l'on s'interroge sur l'opportunité de fermer l'œil sur la mise en exploitation clandestine de ces ateliers de mécanique, à l'exemple de celui de l'impasse NB 11. L'absence de réaction de la force publique a fait que la violence se généralise au fil des jours, d'où l'expansion considérable de ces bandes, qui contrôlent le milieu des stups sur le littoral annabi. Considéré à juste titre pendant des décennies comme un havre de paix, le littoral annabi est en train de devenir l'emblème de la délinquance urbaine violente, suite aux agressions et cambriolages perpétrés contre de paisibles citoyens depuis le début de l'année. Ces derniers sont de plus en plus nombreux à estimer que ce qui se passe depuis huit mois dans l'antique Bouna est absolument insupportable. Devant les mauvais chiffres de la délinquance, de nombreux citoyens se sont rapprochés de la rédaction du journal, et se proposent de descendre dans la rue pour attirer l'attention des pouvoirs publics sur la gravité de la situation et surtout pour exiger qu'il soit mis fin à la psychose qui s'est emparée de la population. Des citoyens affirment qu'ils ont, il y a plusieurs mois, sensibilisé sur la question de nombreux officiers de police qui ont promis de tout mettre en œuvre pour que force revienne à la loi, “mais nous constatons malheureusement que rien n'a été fait, au contraire", s'est insurgé un plaignant. En plus, les habitants de ces quartiers affirment qu'en raison du comportement néfaste des gangs, la vocation de la corniche annabie a été détournée, pour “accueillir" ces derniers temps, une catégorie de gens qui préfèrent donner libre cours à leurs instincts, ce que ne permettent ni l'endroit, loin d'être conçu pour de tels “exercices", ni la morale, qui commande de freiner ses ardeurs dans un lieu public. La sonnette d'alarme est tirée... B. B