De la Grenouillère à Ras El-Hamra, en passant par la plage Rizzi-Amor, Bouna Beach, Chapuis et Saint-Cloud, La Coquette offre généreusement, comme à son habitude, ses merveilles aux centaines de milliers de visiteurs. Ses plages, situées presqu?au centre-ville, son prestigieux Cours de la Révolution et l?agencement des grands boulevards sont autant d?atours qui ajoutent à la beauté naturelle du site. La ville a ses inconditionnels. Ils sont Algérois, Constantinois ou originaires du Sud algérien. Ceux-ci ne rateraient, pour rien au monde, l?occasion de passer quelques jours à Annaba et partager un peu de farniente qu?affectionnent particulièrement ses habitants. Le Bônois adore, en effet, la grasse matinée, ce qui ne l?empêche nullement pas de s?adonner à la sacro-sainte sieste de la mi-journée, et ce pour mieux se préparer à fêter les douces nuits d?été. Le bonheur peut être simple pour ceux qui disposent de peu. Pour ceux-là, et ils sont les plus nombreux, une balade à pied du côté de la Grenouillère, de la plage Saint Cloud ou du boulevard Rizzi-Amor pour les plus dégourdis est une sorte d?évasion à laquelle on se sacrifie sans peine. Il fait tellement chaud dans les vieilles maisons de la Place d?Armes et d?El-M?haffeur, dans les appartements exigus des cités-dortoirs de la plaine Ouest ! La bouffée d?oxygène est autrement plus agréable pour les Annabis qui résident dans les beaux quartiers. Habiter dans l?une des villas de Beauséjour, de Sainte-Thérèse procure, à n?en pas douter, un confort accentué surtout que lesdits quartiers sont implantés face à la mer. De plus, les nantis ont la possibilité d?organiser des sorties, les moyens matériels aidant, vers la magnifique corniche jusqu?au village de Seraïdi qui se situe à quelque 900 m d?altitude en pleine forêt de l?Edough? Le touriste, qui a jeté son dévolu sur La Coquette sait pourtant qu?il n?y a rien ici qui soit donné. La vie est chère à Annaba depuis l?hébergement qui peut coûter une fortune de juillet à septembre, à l?occasion du rush estival. Une location en hôtel, même non classé, peut valoir jusqu?à 7 000 DA par semaine et par personne. Les établissements de standing (relatif, s?entend), comme l?hôtel Mouna, le Mimosa Palace, le Rym El-Djamil prennent, quant à eux, près de 3 500 DA par jour en demi-pension pour une personne. Ce qui n?est évidemment pas à la portée du simple travailleur, surtout qu?il faut compter les autres frais de séjour et de transport. L?hôtel Seybouse, qui passe pour être le must en matière de service touristique, est tout simplement hors de prix avec une fourchette qui va de 4 000 à 6 000 DA le «double-bed», petit déjeuner à 400 DA (s?il vous plaît) non compris. Devant cette contrainte, beaucoup recourent à la location d?un appartement ou d?une partie de villa que les propriétaires ont appris, depuis le début des années 1990, à «prêter» comme cela se fait en Tunisie. Un marché florissant dont les agences immobilières se sont emparées. Là aussi, les prix valsent et la tendance est à l?excès tant les appétits sont aiguisés. Qu?on en juge : un minuscule deux-pièces-cuisine, sommairement meublé, est cédé pour un mois à 30 000 DA en juillet/août. Avec un peu de chance, l?aspirant pourra se «dégoter» un appartement à la cité Kouba ou à Val Mascort, c?est-à-dire à 800 m de la plage ex-Exploit. L?aubaine ! Car dans ce cas, on économise les frais de transport, surtout que cette zone est dotée d?un marché de fruits et légumes et que l?on peut se procurer tout ce dont on a besoin dans l?un ou l?autre des nombreux magasins qui ont pignon sur rue. Les fortunés, eux, trouveront leur bonheur dans des bungalows meublés luxueusement des plages Refes, Toche ou Aïn Achir, si ce n?est dans une maison de maître, mais là il faut débourser entre 80 000 et 100 000 DA. Le grand confort et la climatisation se paient cher, mais quand on a les moyens?