Selon un document exclusif que s'est procuré Liberté, la rencontre marathon entre les syndicalistes et le ministre de l'Enseignement supérieur a duré, lundi, jusqu'à 19 heures. Toutes les questions ont été abordées. Le libre exercice de l'activité syndicale, le logement, le système de compensation, les stages et les formations, ou encore le régime indemnitaire ont été les principaux thèmes abordés lors d'une rencontre qui a réuni le Syndicat national des enseignants universitaires (Sneu-affilié à l'UGTA), présidé par son SG, Messaoud Amarna, avec le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia. D'emblée, M. Harraoubia a demandé aux syndicalistes de lui établir un rapport détaillé sur l'activité syndicale et a condamné les pratiques de certains responsables universitaires qui entravent cette activité, estimant que le droit à l'activité syndicale est consacré par les lois de la République. D'ailleurs, M. Amarna n'a pas manqué de souligner que “ceux-ci mettent les bâtons dans les roues aux syndicats, empêchent le dialogue d'avancer et de prendre en charge sérieusement les préoccupations des enseignants universitaires". Suite à quoi, le ministre a rassuré le Sneu que des mesures seront prises contre les réfractaires au dialogue et contre tout responsable qui empêcherait les syndicalistes de représenter les enseignants à travers toutes les facultés du pays. Concernant le volet du logement, le ministre a expliqué les raisons du retard dans la réalisation des projets. En ce sens, indique le Sneu, ce retard est essentiellement dû à la réévaluation du prix du logement, initialement fixé à 4 millions de dinars, avant de demander une rallonge financière de 4 milliards de dinars afin d'achever les 1 300 unités entamées, d'avancer le chantier des 4 000 autres logements en cours et d'entamer un autre projet de 3 000 autres unités. Selon M. Amarna, “le syndicat a exprimé sa satisfaction et le ministre a rassuré que ces chantiers connaîtraient bientôt des avancées considérables. Mais, entre-temps, nous avons exigé du ministre et des universitaires d'arrêter les critères définitifs afin d'éviter la colère des uns et des autres. Comme nous avons insisté sur l'installation d'une commission chargée d'établir cette liste afin de mieux contrôler la distribution". Dans le même chapitre, le ministre a exhorté le Sneu de lui remettre la liste définitive des enseignants bénéficiaires des 3 000 logements dits Opipes et d'assainir la situation des universitaires. Mais, le Sneu a tout de même soulevé le problème du choix de certains sites qui ne vont pas avec l'objectif arrêté au départ, surtout qu'il s'agit de chercheurs et d'universitaires. Un paramètre de plus qui a sensibilisé davantage, M. Harraoubia afin d'élaguer ce faux problème à l'avenir, notamment dans les régions de Batna, Ouargla ou encore Biskra. Les chercheurs face au bas niveau de vie Par ailleurs, le Sneu a soumis les propositions de révision du système de compensation et du régime indemnitaire qui nécessite, encore une fois, une analyse approfondie au regard de l'évolution des besoins des enseignants, en sus des critères d'évaluation des chercheurs universitaires basés notamment sur l'expérience et la charge de travail. Aux yeux de M. Amarna, “le système actuel n'est pas compatible avec le niveau de vie, et ce, deux ans seulement après son application, surtout avec l'inflation et la flambée des prix". Il est vrai que ce dossier constitue un lourd passif, mais le ministre a pris acte et a promis de mettre fin à ces écarts de niveau de vie entre les enseignants et les chercheurs. Au chapitre de la formation et des bourses, le Sneu a abordé la normalisation de la prestation de cours de formation à court terme et le manque d'engagement de certains établissements d'enseignement pour payer les droits de souscription pour ceux qui souhaitent participer à des conférences internationales. Mettant en garde le ministre contre cet abus, le Sneu a estimé qu'il était temps de revoir la gestion du dossier, surtout que nos enseignants devraient davantage s'impliquer dans la recherche et le développement. D'autres problèmes inhérents à l'enseignement ont également été soulevés, comme le système LMD, les bourses, la postgraduation, l'accès au doctorat, les frais de travaux de recherche, etc. Sur ce point, le ministère a promis de trouver des solutions promptes, y compris la saisine du Conseil scientifique à l'effet de décider à leur sujet au cas par cas. Sur les questions de pédagogie, le syndicat a exprimé son engagement à faire avancer le système, afin de mettre un terme aux chevauchements des prérogatives et des systèmes anciens et LMD. Suite à quoi, M. Harraoubia a annoncé l'organisation d'une conférence nationale de réflexion pour soulever les lacunes et avancer au mieux dans le dossier. F B